L’Interprofession bovine régionale mise sur la certification haute valeur environnementale. Une expérimentation débute sur trois ans, avec l’objectif d’une meilleure valorisation de la viande.
À huis-clos, mais décentralisée sur le site Passion Froid de Millery (54), l’assemblée générale de l’interprofession Interbev Grand Est, conduite par Xavier Lerond, brisait enfin le rythme incessant des visioconférences, le 20 mai dernier. Une activité 2020 marquée, évidemment, par la crise sanitaire. Une communication spécifique a été élaborée autour de «l’engagement local de la viande du Grand Est» et de la viande a été mise à disposition des soignants sur le pont, au plus fort de la crise.
Déploiement du Label rouge
La grande affaire de l’année écoulée aura été la concrétisation du partenariat, avec les organismes de défense et de gestion, pour le déploiement du Label rouge sur le Grand Est. Ce qui a débouché sur l’arrêt total de la marque Terroir sélection, le 31 mars dernier, et son remplacement des déclinaisons territoriales du Label rouge.
Le déploiement se poursuit, plusieurs grandes enseignes de la distribution ayant basculé dans la démarche leurs rayons traditionnels. L’enjeu est bien sûr de convaincre toujours de nouveaux éleveurs, afin de pouvoir répondre à la demande. Le Label, gage de qualité, qui représente un investissement initial pour le producteur, n’a pas vocation à englober tous les volumes de la viande régionale. À terme, le potentiel pourrait atteindre 30.000 têtes annuelles, dont 23.000 sur la seule Lorraine.
Valoriser la HVE auprès de la Rhd
Par ailleurs, la notion de haute valeur environnementale (Hve) interpelle le monde de l’élevage régional. La croissance des exploitations certifiées Hve est exponentielle. Au 1er juillet dernier, 8.218 exploitations avaient reçu leur sésame, contre 5.399, six mois plus tôt, soit une augmentation de plus de 52 %.
Interbev Grand Est expérimente le «référentiel Hve» auprès de 500 élevages laitiers et allaitants. Avec la volonté de valoriser la viande qui en sera issue auprès de la restauration hors domicile. Les Agences de l’eau et la Région soutiennent financièrement. Les élevages candidats doivent être situés sur des zones «à enjeux eau». La première phase est l’autodiagnostic de niveau 1, sur la base d’une formation Chambre d’agriculture. Un appui technique individualisé se déroule ensuite sur trois ans, afin de préparer la certification. Dans le cadre de cette démarche collective, les aides permettent de limiter le coût à 350 € Ht par exploitation pour les trois ans.