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Filière viande bovine, le Label Rouge trace son chemin sur le Grand Est

 La barre est haute pour cette « montée en gamme ». Photo : DR
La barre est haute pour cette « montée en gamme ». Photo : DR

Ça bouge sur les étals de viande du Grand Est. Plusieurs enseignes sont à la veille de basculer leur rayon traditionnel pour promouvoir les viandes de bœuf Label Rouge.

L’interprofession déploie un trésor d’énergie pour convaincre de nouveaux éleveurs à qualifier leurs élevages. La barre est haute pour cette « montée en gamme », le plan filière a fixé un objectif de 40 % de viandes labellisées à l’horizon 2023, alors que l’on part d’un existant, à peine supérieur à 3 %. Les dirigeants de l’interprofession ont pris leur bâton de pèlerin pour convaincre les différents maillons de la filière, afin de passer à la phase « décollage ». « Un véritable travail de fourmi » décrivent Xavier Lerond, président, et Franck Bellaca, directeur d’Interbev Grand Est.

Des efforts qui commencent à porter leurs fruits. Un grand distributeur régional va basculer très prochainement plus d’une vingtaine des rayons traditionnels de ses magasins dans la démarche. « Les remontées sont importantes du côté des abatteurs Charal et Elivia, indique Xavier Lerond, ça bouge ». L’engouement qui ressort des linéaires est de bon augure, le Label Rouge permet d’unir sous un même packaging la qualité et la provenance locale, deux critères plébiscités par le consommateur.

L'heure est à la mobilisation

« La crainte serait de ne pas disposer d’assez d’animaux, pour répondre à la demande lorsqu’elle va se présenter», argumente le président de l’interprofession. L’heure est donc à la mobilisation générale pour qualifier de nouveaux élevages, afin d’être en mesure de faire face, le moment venu. L’implication des organisations de producteurs doit être totale, car la procédure d’instruction de chaque dossier prend quatre mois.

L’accès à la démarche stipule une contractualisation, pour une durée minimale d’un an, entre organisations de producteurs, transformateurs et distributeurs. L’engagement réciproque porte sur des volumes… et des prix rémunérateurs.  Très enthousiaste, Xavier Lerond affirme : « dans six mois, nous y verrons plus clair. Ça frétille actuellement, et nous sommes près de l’ébullition. Notre contrat de filière nous ouvre d’autres horizons ». Tout en rappelant que le Label, gage de qualité, qui représente un investissement initial pour le producteur, n’a pas vocation à englober tous les volumes de la viande régionale. A terme, toutefois, le potentiel pourrait atteindre 30.000 têtes, dont 23.000 sur la seule Lorraine.