Changement de gouvernance et nouveau périmètre géographique de la représentation territoriale, la Fdsea de Meurthe-et-Moselle entre dans une nouvelle ère. Mais les fondamentaux demeurent, au service des adhérents, de la défense du revenu paysan, dans un contexte climatique compliqué, avec en ligne de mire l’enjeu du renouvellement des générations.
Baptême du feu le 17 mars, à l’espace Montrichard, à Pont-à-Mousson, pour Jérémy Jenneson qui présidait sa première assemblée générale de la Fdsea. Une édition 2023 qui fera date, puisqu’elle marque la concrétisation de l’évolution de la représentativité géographique locale du syndicat. Les anciens « cantons » sont désormais regroupés au périmètre des communautés de communes.
Une action appuyée sur les territoires
A la tête des nouveaux territoires, un binôme composé d’un administrateur et d’un délégué syndical, tous deux siégeant au conseil d’administration. Jérémy Jenneson, qui devait se voir confirmé dans sa fonction trois jours plus tard, compte bien s’appuyer sur ce découpage, pour asseoir son action demain, dans le cadre de responsabilités partagées, au sein d’une équipe remaniée, et dans le cadre d’un partenariat avec les Jeunes agriculteurs.
Un état d’esprit qu’il a résumé, en épilogue à cette matinée qui venait de poser « les défis de 2030 » auquel chaque paysan d’ici ou d’ailleurs devra se confronter ; ainsi que l’ont analysé les trois invités d’une table ronde prospective. « Cette équipe, je l’engage à se mobiliser à la fois sur le renouvellement des générations en agriculture, et sur le changement climatique qui va impacter nos productions et nos charges, a argumenté le chef de file du syndicalisme 54. Nous avons besoin de la reconnaissance et de l’accompagnement du monde politique ». Et Jérémy Jenneson d’appuyer : « je crois en une agriculture ancrée dans les territoires, respectueuse des consommateurs ». Avant d’exposer ses priorités : le revenu, la défense locale des agriculteurs, l’environnement et la gestion de l’eau.
« Bon sens, équité, justice »
Une ligne de conduite qui transparaissait aussi du rapport moral, prononcé par la secrétaire générale sortante, Sophie Lehé, à l’heure de passer le flambeau. Elle résume les deux « composantes indispensables pour un syndicalisme puissant demain : un besoin d’adhérents, avec un collectif fort ; et des responsables qui s’engagent ». Sophie Lehé incite les nouveaux élus à faire valoir « une agriculture actrice économique, auprès de chaque collectivité locale. Nous sommes les interlocuteurs des intercommunalités. Nous avons commencé à les solliciter sur le foncier non bâti et le photovoltaïque au sol ». A l’échelle de l’Hexagone, la secrétaire générale exprime « la nécessité de redresser la ferme France, par la production. La stratégie de montée en gamme s’est heurtée à l’inflation ; nous avons perdu en compétitivité et nous avons rétrogradé à l’exportation ». Sophie Lehé résume le « combat » qu’elle estime que la Fdsea devra poursuivre « au bons sens, à l’équité et à la justice, en sortant du repli sur soi, et en continuant à vivre de notre métier, avec fierté ».