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CRA Grand Est, vaste concertation pour Agri 2030

Maximin Charpentier : « Il faut parler positivement du métier qui comporte plein de solutions, y compris pour la transition énergétique ». Photo : JL.Masson
Maximin Charpentier : « Il faut parler positivement du métier qui comporte plein de solutions, y compris pour la transition énergétique ». Photo : JL.Masson

Un Pacte et une loi d’orientation agricole sont en préparation. La profession agricole régionale est en pleine cogitation, pour faire remonter quinze propositions thématiques, avant la fin du printemps. Les mots-clés sont : installation, transmission, transition climatique…

La Chambre régionale d’agriculture du Grand Est (CRAGE) est actuellement investie dans la concertation autour du Pacte et de la loi d’orientation agricole, voulue par le gouvernement. Lors de la session du 10 mars, à Laxou, Maximin Charpentier a affirmé sa volonté « d’être au rendez-vous ». Le président de l’organisme consulaire argumente : « il faut aider les exploitations à améliorer leur compétitivité environnementale et économique pour les dix ans à venir, avec déjà un programme d’action triennal.

Gestion qualitative et quantitative de l’eau

Cette réflexion doit être en phase avec les filières, en cohérence avec le marché et le tissu industriel de la région ». L’enjeu est de mettre en synergie les politiques publiques de l’Etat et de la région, en s’appuyant sur la stratégie de transfert dans les territoires par les Chambres d’agriculture. Trois groupes de travail thématiques sont pilotés par des présidents de Chambres départementales. Ils portent sur : l’orientation et la formation ; l’installation et la transmission ; l’adaptation et la transition face au changement climatique, et formuleront chacun cinq propositions. Une séance plénière de clôture se déroulera le 2 mai, à Strasbourg, au cours de laquelle les quinze propositions thématiques remontées pour le Grand Est seront exposées.

Maximin Charpentier s’est ensuite exprimé sur le contexte climatique qu’il a qualifié « de grave, l’agriculture devra anticiper sur la gestion qualitative et quantitative de l’eau et face à la montée des températures ».  Actuellement, « en ligne de mire » de la profession, l’application de la Directive Nitrates. « Le texte est toujours aussi complexe, il y a nécessité d’adapter le programme régional par rapport au national », détaille le patron de la CRAGE qui pointe le calendrier d’épandage et la gestion des intercultures. Plus compliquées encore les règles renforcées autour des zones de captage. « Les mises aux normes nécessitent un parcours complexe, de lourds travaux et les irrégularités seront sanctionnées, juge Maximin Charpentier, lequel sollicite un report de l’échéance de septembre 2025 qui ne lui paraît pas tenable.

Autre problématique prégnante qui se pose au monde agricole du Grand Est, le départ en retraite d’un exploitant sur deux dans les dix ans, le tout aggravé par la difficulté à embaucher des salariés. « Cela pose la question de la façon dont nous communiquons. Il faut parler positivement du métier qui comporte plein de solutions, y compris pour la transition énergétique, martèle l’élu. La vision d’Agri 2030 doit être compétitive, durable et environnementale ».

« Vos assiettes sont nos emplois »

La nouvelle vice-présidente du Conseil régional, Béatrice Moreau, confirme le programme opérationnel de la collectivité ciblant la polyculture-élevage « pour des exploitations plus résilientes et transmissibles ». La nouvelle déclinaison des aides IPAGE, succédant entre autres au PCAE, est en cours de finalisation. Elle permettra notamment la continuité du plan bâtiments.

Le Grand Est reste attaché à l’utilisation de la ressource locale en bois. « Nous menons toute une réflexion sur l’accompagnement à l’acquisition de petits outils pour améliorer le bien-être de l’agriculteur-éleveur » complète Béatrice Moreau. L’ancienne présidente de la Chambre d’agriculture de la Marne enjoint encore l’assistance « à savoir donner envie, oser dire que l’agriculture accomplit de belles choses dans les territoires ». Pour cela, l’outil des ambassadeurs des métiers existe, mais il n’est pas utilisé par l’agriculture. « Prenez-y place, je vous propose un slogan : Vos assiettes sont nos emplois », lance-t-elle.