Vous êtes ici

Meurthe-et-Moselle : l’«infini» blocus des agriculteurs

A Ville-en-Vermois, les manifestants ont investi le pont au-dessus de l'A33. Photo : H.Flamant
A Ville-en-Vermois, les manifestants ont investi le pont au-dessus de l'A33. Photo : H.Flamant

La Meurthe-et-Moselle au cœur de l’action syndicale. Les voies rapides A33, A31 et N52 étaient bloquées depuis mardi 30 janvier à 10 heures. La Fdsea et les Ja s’inscrivent entièrement dans le mouvement national de pression sur le gouvernement. Les premières annonces du Premier ministre étant jugées insuffisantes. 

«Nous vivons une très belle mobilisation, nous pouvons encore la faire durer», traduisait Denis Piard, mercredi sous le coup de midi. Au sortir d’une nuit presque blanche passée sur le barrage de l’A33, à Ville-en-Vermois, le vice-président de la Fdsea estimait que la détermination de ses troupes est inoxydable.

Beaucoup de jeunes

« Les gars sont mobilisés, ils veulent obtenir quelque chose, assure le responsable syndical, en mesurant l’importance de la mobilisation. Hier soir, à 22 heures, nous étions 150 sur ce site, dont au moins 120 jeunes de moins de trente ans ». Les différentes sorties, physiques et orales, du Premier ministre, n’ont pas été de nature à donner satisfaction au monde paysan, à la hauteur de ses revendications.

Le blocage des échangeurs autoroutiers d’Atton (A31), de Ville-en-Vermois (A33) et de Bréhain-la-Cour (N52), méticuleusement orchestré par la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de Meurthe-et-Moselle, a débuté mardi 30 janvier, en milieu de matinée, « pour 48 heures, reconductibles ».  Autant dire le branle-bas de combat pour les services préfectoraux, devant organiser au mieux des déviations. Parfois la quadrature du cercle, tant le réseau secondaire est dans l’incapacité d’absorber le flux autoroutier habituel. Même si beaucoup d’usagers optaient pour le télétravail.

Responsabilité citoyenne

Il était déjà acquis, mercredi, que la prolongation s’engagerait, puisque un grand nombre de décisions gouvernementales étaient suspendues à la tenue du conseil européen extraordinaire le  jeudi 1er février.  Et le mouvement pourrait durer plus longtemps encore, si le geste ne suivait pas la parole… La réduction des normes et la concurrence équitable entre les pays européens promises par Gabriel Attal ne suffiront pas. Les discussions en continu avec la FNSEA et JA à Matignon s’éternisent, non sans difficultés.

Alors, même si le travail les appelle sur les fermes, les militants donneront encore de leur temps précieux pour maintenir le blocus « à l’infini », le temps qu’il faudra… FDSEA et JA rappellent les consignes de sécurité « priorité absolue ». Dans un communiqué, les deux syndicats demandent de « protéger au maximum les bases de vie pour éviter les intrusions d’automobilistes. Ne pas déverser de déchets, de pneus ni allumer des feux. Pas de déversement non sécurisé sur les axes secondaires et en aucun cas de nuit ; pas de dégradations de biens privés ou publics ».

Le mouvement se juge aussi sur sa responsabilité citoyenne. Ceci n’empêche pas la convivialité et le partage, autour du casse-croûte, renforcé par les dons en nature spontanés sur chaque site.