A l'occasion de la signature du plan régional de développement de la bio et alors que la colère gronde dans les campagnes, la préfète de Région, Josiane Chevalier a écouté, le lundi 22 janvier, les doléances du monde agricole.
« Simplification et lisibilité », la préfète de Région, Josiane Chevalier a compris le message essentiel qui ressort de la profonde crise existentielle qui taraude le monde paysan depuis des années, et qui a pris un relief tout à fait explosif, à la fin de semaine dernière. Le président du Conseil régional, Franck Leroy, a souhaité prendre la température des très nombreux élus agricoles, présents lors du lancement du plan bio à Strasbourg. « Nous sommes arrivés à une situation où nous allons dans le mur, introduit le président de la FRSEA, Fabrice Couturier. Pression réglementaire, fossé entre les différentes agricultures, filière bio en souffrance, importation massives de denrées Ukrainiennes, inflation prégnante… Le système est de plus en plus fragile économiquement ».
L’Etat attendu sur la loi EGALIM
Le président de la Chambre de Meurthe-et-Moselle, Laurent Rouyer, illustre « les deux derniers mois difficiles en termes de trésorerie, en lien avec les versements PAC ; une vague de contrôles Directive Nitrates qui s’est particulièrement mal passée, avec des dossiers au pénal ». L’ambiance des négociations commerciales en cours, avec la pression sur les prix agricoles, ne pousse pas à la sérénité dans les campagnes. L’Etat est attendu sur le respect de la loi EGALIM, censée sacraliser le coût de production. Un principe intangible pour Fabrice Couturier.
Les propos récents du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, sur la baisse des prix à la consommation, font réagir Franck Sander, le président de la FDSEA du Bas-Rhin : « il n’y a plus de confiance ». Le syndicaliste rappelle les pertes de parts de marché depuis vingt ans dans le domaine des porcs, des volailles et des fruits, entre autres. En ligne de mire la concurrence à l’importation par des produits moins exemplaires, en termes de sécurité sanitaire et de qualité. L’occasion aussi d’évoquer le sujet de l’écotaxe sur les poids lourds, autre facteur de distorsion de concurrence avec les pays voisins. Autre sujet relevé par l’élu Alsacien : «nous sommes sur normés ». Franck Sander regrette que l’agriculteur ne puisse épandre lorsque les sols sont gelés, car il faut respecter un calendrier d’épandage qui ne prend pas en compte la difficulté d’entrer dans les champs.