La FDSEA a convié députés et sénateurs de Meurthe-et-Moselle a une séquence de travail dédiée à la crise agricole. Le syndicalisme a rappelé les fondamentaux des revendications : simplification et revenu.
Les parlementaires ont presque tous répondus présents à la convocation, le 12 février, à Laxou. Seul manquait à l’appel de ce rendez-vous essentiel, au regard d’une mobilisation syndicale historique, les deux députés de la majorité présidentielle.
A la moindre étincelle
Pour le président de la FDSEA, le premier objectif était d’abord de faire ressentir aux élus la gravité de la situation et l’urgence à débloquer une crise susceptible de s’embraser à la moindre nouvelle étincelle. «Les réponses techniques, lentes et par petit bout de dossier, ne vont pas résoudre la crise morale. Il faut changer le logiciel pour construire un projet lisible pour l’agriculture française» prévient Jeremy Jenneson. « Il va falloir rapidement amener du concret ».
La sénatrice Véronique Guillotin réagit. «Je pensais la crise résolue avec les annonces du Premier ministre et la fin des blocages. Je prends conscience ce matin de la profondeur du malaise». L’empathie politique semble généralisée. «Sur ma propre exploitation, je n’arrive plus à vivre de mon métier, si je n’étais pas parlementaire, je ne sais pas comment je pourrais faire» constate, amer, le sénateur Olivier Jacquin.
Réformer et contrôler
Une fois le constat partagé d’une crise profonde et structurelle, le débat s’installe sur l’action nécessaire. Si la lutte contre la suradministration des systèmes et le besoin urgent de simplification fait l’unanimité, le sujet de la confrontation entre économie et écologie est plus clivant. La ligne directrice syndicale est très claire. «Vous devez lever la contradiction des trajectoires. La double injonction de produire pas cher en renforçant dans le même temps les objectifs environnementaux est insupportable pour les agriculteurs ». L’objectif à atteindre est fixé, garder la production en France avec un modèle rémunérateur pour l’agriculteur.
Pour agir sans attendre, une commande concrète est passée aux élus de la République. « S’il y a eu des fraudes sur EGALIM, c’est parce que l’Etat a laissé faire. Vous devez accomplir votre travail de contrôle de l’exécutif et être les garants de l’application des lois » admoneste Jeremy Jenneson.