Dans le cadre d’Innov’action, les Chambres d’agriculture lorraines et la Chambre régionale d’agriculture du Grand Est ont organisé huit portes ouvertes sur le thème de l’adaptation au changement climatique. Le 16 septembre, à Mandres-aux-quatre-tours, le sorgho était à l’honneur.
Mais qu’est-ce que ces termes signifient et comment choisir ? Comme leur nom l’indique, les sorghos monocoupe ne donneront lieu qu’à une seule coupe et se gèrent plutôt comme un maïs , alors que les multicoupes pourront être coupés deux fois, si tant est qu’ils aient été semés aux alentours du 31 mai, après la récolte du méteil, et pas comme interculture, après moisson des céréales. "Les sorghos multicoupes s’implantent facilement et se gèrent un peu comme une prairie. On peut les ensiler ou les enrubanner. Le pâturage est également possible, à partir de soixante centimètres, car en dessous, il y a un risque de toxicité dû à l’acide cyanhidrique contenu dans la plante" , explique Amélie Boulanger, conseillère herbe et fourrages à la Chambre d’agriculture de Meurthe et Moselle. P
Des sorghos plus petits mais plus denses que le maïs
« L’idée de la plateforme était de comparer les rendements du sorgho à ceux du maïs en contexte de sécheresse. Toutefois, avec l’été 2021 que nous avons connu, ni les maïs ni les sorghos n’ont souffert du manque d’eau, et les deux cultures se portent très bien. Il faudra réitérer l’expérience sur plusieurs années », commente Amélie Boulanger, devant des maïs de plus de trois mètres. La différence de taille des deux cultures marque au premier coup d’œil : les sorghos font un bon mètre de moins ! Toutefois, ils sont plus denses, et lorsque la conseillère annonce les estimations de rendement obtenues la stupéfaction est grande : ils vont de 11 à 23 tMS/ha pour des teneurs en matière sèche entre 25 et 35 %. Le maïs présent à côté sur la parcelle devrait quant à lui tourner autour de 16 tMS/ha. Les valeurs alimentaires n’étaient en revanche pas encore connues.
Alors que choisir, maïs ou sorgho après méteil ? L’un et l’autre, pour « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier », selon un participant. En double culture, le méteil a de grandes chances de réussir, car il est récolté avant l’été. Diversifier ses ressources fourragères pourra ainsi limiter les effets négatifs d’une sécheresse. Et dans ce sens, le mot de la fin revient à Jean-Marc Zitko, conseiller bovins lait à la chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle : « quand on parle d’autonomie fourragère, il faut d’abord penser aux prairies permanentes. Il est nécessaire de les conserver et de bien les valoriser. Il y a encore trop d’herbe gâchée dans la région. C’est un point important à considérer, car lorsqu’on implante une culture fourragère comme le maïs ou le sorgho, c’est autant de blé qu’on ne vend pas ».