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Ferme de la Meix, la biodiversité au service de l’agriculture

« L’extensification des pratiques (fertilisation, produits phytosanitaires, travail du sol, date de fauche…) favorise la biodiversité », rappelle Julien Grand (à g.), conseiller environnement à la CDA 54.
« L’extensification des pratiques (fertilisation, produits phytosanitaires, travail du sol, date de fauche…) favorise la biodiversité », rappelle Julien Grand (à g.), conseiller environnement à la CDA 54.

Les exploitants du réseau « Fermes ambassadrices de la biodiversité » de Meurthe-et-Moselle ont, récemment, ouvert leurs portes pour présenter leurs pratiques aux professionnels. Un évènement organisé par la CDA 54 et le Conseil départemental.

Initié en 2019, le réseau « ferme ambassadrice de la biodiversité » compte six exploitations représentatives du territoire, aux pratiques diverses, mais toutes favorables à la biodiversité, et destinées à être un support de communication afin de sensibiliser la profession agricole et le grand public à la biodiversité.

Biodiversité et performance économique

La première porte ouverte s’est tenue, le 31 mai, à la ferme de la Meix, à Reillon. Les quatre associés exploitent 330 ha, dont près de 250 d’herbe, prairies temporaires et permanentes. L’exploitation, en bio depuis 1968, compte 160 vaches laitières, qui produisent 4.500 kg/an de lait, « grâce à un fourrage équilibré. Nous pratiquons le séchage en grange. Habituellement, nous réalisons une première coupe sur 160 ha, entre le 15 mai et le 15 juin. La première coupe n’est jamais trop précoce, on cherche du rendement et pas uniquement la qualité », explique Rémy Toussaint, l’un des quatre associés.

A la belle saison, les vaches pâturent. « Nous pratiquons le pâturage tournant dynamique. Les vaches ont une parcelle de jour et une parcelle de nuit. Le pâturage est intensif dans la manière de le mettre en œuvre. Mais cette conduite nous permet de gagner des surfaces et de gérer de façon extensive d’autres parcelles, sur lesquelles on pratique la fauche tardive par exemple ». Les associés ont trouvé leur équilibre. « Nous avons un système autonome et économe, qui nous permet de faire vivre 5 personnes sur 330 ha », confie Rémy Toussaint.

« Agroécologie, biodiversité et économie sont compatibles. L’agriculteur a besoin de la biodiversité et la biodiversité a besoin de l’agriculteur. C’est ce que l’on souhaite montrer au travers de ces quatre portes ouvertes », appuie Sophie Lehé, élue à la CDA 54.

Une flore riche

La visite s’est tenue sur une prairie située à Domjevin, en zone Natura 2000 « Forêt et étang de Parroy, vallée de la Vezouze et fort de Manonviller ». La parcelle est principalement destinée à la fauche, mais les animaux viennent y pâturer en arrière-saison.

La parcelle est sous contrat MAE, ce qui implique l’absence de fertilisation minérale et organique. « Au niveau de la flore, on observe près d’une trentaine d’espèces : des graminées (fétuque, dactyle, houlte laineuse, flouve odorante », des légumineuses (vesce, lotier, trèfle violet), des centaurées, des renoncules… », indique Amélie Boulanger, conseillère herbe et fourrages à la CDA 54.

« Nous sommes aussi sur une prairie colonisée, une prairie vivante, on entend les insectes et les oiseaux », fait remarquer Cathy Nicolas, chargée de mission Natura 2000 au sein de la communauté de communes de la Vezouze. 

La ferme de Reillon a bénéficié d’un diagnostic biodiversité et de propositions d’entretien de l’existant ou d’aménagements. Pour favoriser toujours plus la biodiversité, les associés aimeraient mettre en place de nouveaux aménagements paysagers, en concertation avec les agriculteurs voisins.