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Surveillance des acteurs de la distribution, les discussions continuent avec l’enseigne Auchan 

Le 4 février, la Fdsea et JA 54 avait symboliquement déroulé une round baller, dans les allées de l’hypermarché Auchan de Tomblaine (Archives Paysan Lorrain). 
Le 4 février, la Fdsea et JA 54 avait symboliquement déroulé une round baller, dans les allées de l’hypermarché Auchan de Tomblaine (Archives Paysan Lorrain). 

Lors de l’action syndicale chez Auchan Tomblaine, rendez-vous avait été pris par Daniel Perrin, porte-parole de la Fdsea, pour une nouvelle rencontre avec un responsable national d’Auchan. L’entrevue s’est concrétisée le 4 mars.  

Les trois directeurs d’Auchan Laxou, Nancy Centre et Tomblaine, ainsi que le responsable national des relations agricoles et des PME, Pascal Peron, ont échangé avec les représentants agricoles, le président de la FDSEA, Luc Barbier, Daniel Perrin, le secrétaire général de la FNPL et Antoine Clavel, le président des Jeunes Agriculteurs.  

Cartes redistribuées 

« Notre action syndicale chez Auchan Tomblaine avait pour objectif d’alerter les distributeurs, ce qui a été fait partout en France, entame Luc Barbier. Nous tentons d’engager le dialogue avec toutes les enseignes, ce qui n’est pas toujours facile. La crise Covid a redistribué les cartes dans le commerce et la production. Pour autant, les politiques publiques ne s’adaptent pas à la réalité du marché, la preuve en est pour le bio en crise, alors que les conversions continuent d’être encouragées. Nous comprenons la volonté des distributeurs de rechercher un ancrage territorial, mais cela représente peu de volumes par rapport à la consommation de masse ».

Pour Daniel Perrin, le secrétaire général de la FNPL, la rémunération du producteur n’est pas l’ennemie du pouvoir d’achat du consommateur. « Il manque 20 euros aux mille litres pour que le producteur s’en sorte, ce qui représente l’équivalent du prix de deux paquets de cigarettes pour une famille ! Pourquoi ne pas travailler sur un rémunéra-score comme il existe le nutri-score », interroge-t-il.  

Accompagner à la transition bio 

Le groupe Auchan engage des programmes pour se différencier de la concurrence. Il travaille avec 300 filières de PME et de groupements de producteurs. L’enseigne souhaite accompagner financièrement des installations et apporter de la lisibilité sur des contrats à moyen terme avec des prix garantis. Elle va également développer un programme de transition en accompagnant les producteurs pendant le temps de conversion à l’agriculture bio. Son objectif est de travailler au niveau des régions et contractualiser sur cinq ans sur un territoire.  

En 2022, l’application de la loi Egalim pose quelques problèmes, mais Auchan appliquera la loi. Le débat sera clos en 2023, puisque la loi s’appliquera pour tous les produits sans dérogation. 

Dans la guerre que se livrent les différentes enseignes, Auchan doit se démarquer et proposer des produits différents de ces concurrents. Auchan commercialise aujourd’hui 70 % de marques industrielles. L’enjeu n’est pas de vendre le moins cher possible mais moins cher que ses concurrents. L’intégration du local fait partie de de la stratégie de développement commercial.