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Contractualisation viande bovine, les éleveurs veulent reprendre le pouvoir 

L’attention des éleveurs s’accroit quand sont abordés les mécanismes de détermination du prix. Photo : E.Henry
L’attention des éleveurs s’accroit quand sont abordés les mécanismes de détermination du prix. Photo : E.Henry

Comment renverser la logique en place pour éviter que l’agriculteur ne soit l’éternelle variable d’ajustement du prix ? Cette question était au cœur de la réunion organisée par la FDSEA avec la FNB, pour décortiquer la mise en application de la loi Besson-Moreau dans le secteur bovin viande. La consigne syndicale se résume en un mot, transparence. 

La première diapositive projetée a rapidement donné le ton à la quarantaine d’éleveurs réunis par la FDSEA à Ville-en-Vermois, le 11 janvier dernier. « Entre conserver sa liberté sans perspective de rémunération, ou agir pour fixer un prix, la FNB préconise d’agir ». Avec conviction et pédagogie, Cédric Mandin, secrétaire général de l’association spécialisée de la Fnsea, va méthodiquement dérouler les fondamentaux techniques et syndicaux de la contractualisation pluriannuelle qui s’impose depuis le 1er janvier 2022 entre l’éleveur vendeur d’animaux et son premier acheteur. Le schéma diffère en fonction de l’adhésion ou non à une organisation de producteurs (lire encadré). 

Quelle formule de prix ? 

La mise en application de la loi Besson-Moreau, dernier acte législatif de la loi Egalim, va conduire « à une nécessaire révolution des pratiques » selon Cyril Mandin. Ces nouveaux repères de la négociation commerciale sont dévoilés au fil des diapositives. Point par point le contenu des futurs contrats est décortiqué. La durée minimale de trois ans suscite les premières questions des éleveurs. « Comment peut-on gérer les aléas techniques ou climatiques sur la production » ? Cédric Mandin explique et rassure en détaillant les modalités d’ajustement annuel et les possibilités d’avenant au contrat. 

L’attention des éleveurs s’accroit quand sont abordés les mécanismes de détermination du prix. Indicateurs interprofessionnels de coûts de production, cotations des animaux, cahier des charges et plus-values, tunnel de prix peuvent être subtilement mixés pour établir « une formule de prix ». Le secrétaire général de la FNB écarte la solution de facilité d’un prix « déterminé fixe » et incite au prix « déterminable » à partir d’une formule de calcul fondée sur des indicateurs de référence.