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Installation - transmission, les attentes de la génération Z 

Béatrice Moreau : «intégrer des installations hors cadre familial et des personnes noms issues du monde agricole ». Photo : H.Flamant
Béatrice Moreau : «intégrer des installations hors cadre familial et des personnes noms issues du monde agricole ». Photo : H.Flamant

Le défi des dix prochaines années sera de remplacer la moitié des agriculteurs du Grand Est, en âge de prendre leur retraite. Rendre le métier attractif et inventer de nouvelles formes d’installation constituent des impératifs urgents. 

La question de l’installation et de la transmission des exploitations agricoles est prégnante sur la région, où 20.500 agriculteurs actifs, plus d’un sur deux, ont dépassé la cinquantaine. Béatrice Moreau, à la tête de la commission emploi-formation-installation de la CRAGE, rappelle que bon an mal an, 350 installations aidées sont réalisées chaque année. « Nous triplons ce chiffre lorsque nous observons les immatriculations à la Msa », observe-t-elle.  

98 % de succès au-delà de cinq ans 

Le budget alloué au versement des DJA avoisine les 12 M€, soit un peu plus de 30.000 € par exploitation. « Nous avons un vrai défi à accélérer l’entrée dans le métier », estime la présidente de la Chambre de la Marne. Son collègue meusien, Hubert Basse, dresse un bilan satisfaisant du dispositif Point accueil installation, plan de professionnalisation personnalisé et stage 21 heures. « 98 % des jeunes installés avec les aides sont encore agriculteurs au bout de cinq ans ». Pour l’avenir, la notion « d’agriculteur formé » pourrait s’imposer pour l’accès à certaines majorations d’aides.  

Installer plus et mieux

« Nous voulons donner de l’agilité au parcours, en ouvrant, par exemple, à la valorisation des acquis de l’expérience ; notre défi est d’élargir le parcours à l’ensemble des porteurs de projets », argumente Hubert Basse. Autrement dit « installer plus, tout en continuant à installer mieux ». La concrétisation des Points info transmission en 2020 a permis de rencontrer 297 exploitants concernés, et de les orienter vers le réseau de partenaires les mieux à même de les conseiller.

« Nous avons pris l’engagement de contacter toutes les personnes de plus de 57 ans, pour connaître leurs intentions. Des repérages territoriaux ont débuté », assure Béatrice Moreau. Son collègue Mickaël Jacquemin, le président de la commission emploi de la Frsea, souligne « l’enjeu considérable du renouvellement des générations et de la pénurie actuelle de main-d’œuvre salariée et de futurs JA ».