Une exploitation très engagée en faveur de la préservation de l’environnement et située en plein secteur périurbain de Nancy : le GAEC de Saint-Geran. Un choix délibéré de la Chambre d’agriculture, pour promouvoir la moisson 2021, en lançant un appel à la bienveillance de la société.
Dans le cadre de sa stratégie de communication pour valoriser positivement le métier, la Chambre départementale d’agriculture (CDA) a organisé un mini-évènement, samedi 17 juillet, pour lancer officiellement la récolte. Elle avait convié les représentants de l’administration et les élus, autour d’un petit-déjeuner sur une exploitation de polyculture-élevage, située à la périphérie immédiate de la Métropole du Grand Nancy. Ici, Benoît et Damien Reignier, les deux frères mettent en valeur 220 ha. Quentin, le fils de Damien, déjà très actif sur la ferme, succédera à son père, le jour de la retraite venue. Le parcellaire s’étend sur une dizaine de communes péri-urbaines.
Pour moitié, cette surface est consacrée à l’herbe, et pour l’autre dédiée aux grandes cultures, dans le cadre d’un assolement diversifié : colza, blé, orges d’hiver et de printemps, tournesol et maïs grain. En partie incorporées sur place à l’aliments du bétail, les grains sont, par ailleurs, commercialisés auprès de la Coopérative Agricole Lorraine ou d’autres partenaires privés.
L’élevage allaitant comprend 80 mères Limousines et Charolaises, chacun des frères ayant sa préférence. Il opte pour l’insémination artificielle. L’autoconsommation des produits de la ferme constitue une priorité. Les 15 % d’aliments achetés sont labellisés sans soja, sans OGM. Les broutards sont exportés vers l’Italie et les réformes bénéficient d’un débouché de proximité, avec le concours de l’APAL.
Zéro labour et perspective HVE
Le GAEC de Saint-Geran révèle une véritable sensibilité environnementale. La labour, abandonné depuis deux décennies, a laissé la place aux techniques culturales simplifiées. Les effluents d’élevage sont épandus à bon escient et l’usage des intrants est limité. L’engagement dans plusieurs mesures agro-environnementales (MAE), avec le concours de la CDA, permet de développer les surfaces en herbe et de diminuer l’usage des phytosanitaires.
Adhérent du GVA de l’Amezule, le GAEC est, par ailleurs, engagé dans les couverts végétaux d’interculture, la plantation de haies, la redynamisation d’une mare ou encore la plantation d’arbres sur prairies. La certification haute valeur environnementale (HVE) de niveau 3 est attendue pour la fin de l’année. « Nous sommes des agriculteurs « tradis », mais « tradis lights » », résume avec humour Benoît Reignier. Juste avant de montrer aux élus des capsules de trichogrammes, épandues par drone sur les plantations de maïs, pour favoriser la prédation naturelle de la pyrale, ravageur de la plante ; en dehors de toute intervention chimique.
La famille Reignier est également à la tête d’une seconde exploitation, à Broussey-Raulecourt, dans la Meuse, gérée dans le cadre d’une SCEA. Les 77 ha sont situés sur le versant sensible aux nitrates du Rupt-de-Mad, source d’eau potable de la ville de Metz. Cette structure, dédiée en totalité à l’herbe et la luzerne, vient d’être convertie à l’agriculture biologique. Elle ne comporte pas d’élevage, l’ensemble du fourrage est récolté et commercialisé.