Deux épisodes successifs de gelées nocturnes depuis le début avril ont hypothéqué grandement la future récolte de mirabelles dans le verger lorrain. Le préfet de Meurthe-et-Moselle, Arnaud Cochet, s’est rendu hier matin sur le terrain, dans le verger de Frédéric Denisot à Beaumont dans le nord Toulois.
Il a pu constater par lui-même l’étendue des dégâts sur ces 10 hectares d’arbres probablement parmi les plus impactés du département. Le président de la FDSEA, Luc Barbier, lui-même arboriculteur, et président de l’Union de coopératives Vega Fruits, accompagné par les présidents de la Chambre d’agriculture et des JA, Laurent Rouyer et Antoine Clavel, a dressé un premier bilan de situation sur la Meurthe-et-Moselle.
La « gelée noire » dans la nuit du 6 au 7 avril s’est traduite par un thermomètre entre - 6 ° et - 7 ° pendant plusieurs heures consécutives. Autant dire l’anéantissement des fleurs de la quasi-totalité des vergers de plateau. L’espoir qui demeurait encore sur le reste des plantations est retombé lors de la seconde vague de baisse de la température au début de cette semaine. Cet aléa météorologique intervient alors que la saison s’annonçait sous les meilleures auspices, le gel ne sanctionne pas ici une floraison précoce, au contraire.
Attendre avant d'estimer les pertes
Il faudra attendre le 15 mai pour disposer « d’une photographie complète de la situation pour estimer la réalité de la perte » considère Luc Barbier. Vega Fruits veut rester optimiste en espérant sauver 3.000 à 4.000 t du fruit d’or lorrain sur un potentiel de 10.000 t.
En attendant, la procédure de demande de reconnaissance au titre des calamités agricoles va s’enclencher dans les meilleurs délais. Galvanisé par les propos du ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie qualifiant « de grande catastrophe du siècle » cet épisode de gel, et annonçant la création d'un «fonds exceptionnel qui vienne compenser les pertes de revenu», au-delà des mesures habituelles, le staff de la DDT qui entourait le préfet est déjà dans les starting-blocks, pour mettre en œuvre une commission d’expertise au cours de la deuxième quinzaine de mai. Profession et administration veulent aller vite, pour favoriser le versement des aides dans les meilleurs délais aux arboriculteurs qui devront continuer à entretenir leur outil de travail, même s’il livre peu de production cette saison.