Mettre en relation les artisans boulangers et les agriculteurs, c’est une initiative des Grands Moulins de Paris. Le 11 juin, la « route des pains » a fait halte au Gaec Saint Sébastien, à Dieulouard (54).
Les agriculteurs ont leurs contraintes, les boulangers ont leurs exigences. Quoi de mieux qu’une rencontre en immersion pour que ces derniers puissent découvrir le savoir-faire et les contraintes des agriculteurs. C’est l’idée initiée par les Grands Moulins de Paris (GMP) qui ont proposé plusieurs rendez-vous à leurs clients boulangers, en lien avec les coopératives partenaires.
Chaque rencontre était organisée chez un agriculteur. Le 11 juin, les Grand Moulins de Paris ont reçu une vingtaine de boulangers de la région, au Gaec Saint Sébastien à Dieulouard (54). Ils ont été accueillis par Jean-Paul Marchal, l’un des quatre associés, et président de la Coopérative Agricole Lorraine et de l’union de commercialisation Terialis. « C’est une belle démarche. Nous devons montrer comment nous, agriculteurs, nous sommes capables de répondre aux enjeux économiques, environnementaux et sociétaux ».
Vulgariser le cycle du blé
Les intervenants se sont prêtés au difficile jeu de la vulgarisation. Laurence Choné, de Terialis, a rappelé toutes les étapes de la culture du blé, du semis jusqu’au stockage. Technicien à la CAL, Sébastien Guiot a parlé agronomie et présenté les principes de l’agriculture de conservation des sols.
Les boulangers présents ont pu constater, par eux-mêmes, les efforts consentis par les agriculteurs pour réduire l’utilisation des produits phytosanitaires. « Et ils pourront, derrière, le faire savoir aux consommateurs. Ce moment d’échanges est important. Il est essentiel que les agriculteurs ouvrent les portes de leur exploitation et valorisent positivement leur travail », appuie Marjolaine Alary, responsable communication aux Grands Moulins de Paris.
Assembler les variétés
Il a également été question de commercialisation. Terialis commercialise entre 1,1 et 1,3 millions de tonnes de céréales chaque année, dont la moitié de blé. « Nous assurons le stockage, nous surveillons régulièrement la qualité sanitaire, nous préparons les lots avant de les livrer au moulin », explique Laurence Choné.
« Notre rôle à GMP est de fournir un produit le plus homogène possible. Un exercice complexe étant donné que la qualité des blés varie tous les ans », souligne Marjolaine Alary. Les GMP disposent d’un service R&D et chaque moulin a son propre fournil d’essai. « Il y a beaucoup de variétés panifiables, il nous faut choisir les bonnes ».
Les participants se sont ensuite rendus sur une parcelle d’expérimentation, où ils ont pu échanger sur la culture du blé. La matinée s’est terminée par la dégustation de différents pains. Une dégustation destinée à montrer, aux boulangers présents, l’impact des variétés sur la qualité finale du produit.