Branchée depuis quatre ans sur la création d’une nouvelle race bouchère haut de gamme en France, Bovinext dispose désormais des coudées franches pour développer la Redyblack. Une œuvre de longue haleine planifiée sur une décennie.
La Redyblack a officiellement obtenu son arrêté de reconnaissance le 20 novembre dernier. L’aboutissement d’un véritable parcours du combattant pour Bovinext qui porte le dossier de l’émergence d’une nouvelle race bovine en France depuis le printemps 2017. L’Apal, la Chambre régionale d’agriculture et Elitest sont les trois partenaires fondateurs.
Huit mois d’instruction
Lors d’une conférence de presse tenue en visioconférence le 16 février, Laurent Rouyer a officialisé la naissance de la Redyblack. Bovinext va expérimenter, assurer le développement, gérer le schéma de sélection et la tenue du livre généalogique. Une race sans cornes et docile qui affiche une grande précocité et d’excellentes qualités maternelles, une conduite d’élevage facile et une excellente rentabilité en système herbager. Les caractéristiques de la Stabiliser sont ainsi léguées à la Redyblack.
Ses promoteurs la vantent comme génératrice de carcasses de moindre poids et plus homogènes, plus adaptées à la demande de la filière, ainsi qu’offrant d’excellentes qualités organoleptiques. Cyril Strub, boucher à Abreschviller, qui a vécu en Ecosse « pays d’exception pour la viande bovine », ne tarit pas d’éloges au sujet de la Redyblack : « une des viandes les plus belles que j’ai touchées ; en croisement salers, un persillé au mieux ; en France, il n’y a actuellement pas d’animaux comme ça ; c’est un produit de luxe pour un marché haut de gamme ».
Objectif 2.000 femelles à dix ans
La période d’installation de cette race va s’échelonner sur une décennie, c’est la loi. Un laps de temps nécessaire pour mener à bien toute l’expérimentation, trois générations pour parvenir à la race pure avec un effectif suffisant. Le troupeau souche en France est composé de plus de 300 animaux, majoritairement des femelles. Il est déjà constitué à 82 % de croisement Simmental-Angus et sera encore renforcé dans cette direction, si les reproducteurs en question sont conformes au standard et améliorateurs. « Pour gagner en qualités maternelles et bouchères, notamment le persillé », assure Laurent Rouyer.
A l’horizon 2030, un objectif de 2.000 femelles est avancé pour une cinquantaine d’éleveurs adhérents. Ils sont trente-cinq, aujourd’hui, à avoir déjà opté pour la Redyblack, le noyau dur se situant en Lorraine et en Alsace, avec quelques autres fervents, hors région Grand Est.