Le conseil d’administration de la Coopérative Agricole Lorraine a élu Pierre-Yves Simonin à sa présidence, le lundi 20 décembre. Il succède à Jean-Paul Marchal qui ne briguait pas un nouveau mandat.
S’il est issu d’une longue tradition familiale agricole de Lupcourt impliquée au sein de la coopérative, le nouveau patron de la Cal affiche un profil pour le moins atypique. De formation ingénieur “Mécanique et énergétique”, il a entamé une carrière professionnelle au sein d’Eads (devenu Ariane Groupe). Il y est resté huit ans, notamment au sein du bureau d’étude sur le lanceur spatial Ariane 5.
Pierre-Yves Simonin décide pourtant de reprendre l’exploitation familiale. Il lui faut alors acquérir la capacité de s’installer, n’ayant pas suivi d’études agricoles. L’école d’ingénieur d’Angers va lui fournir l’opportunité d’obtenir un Bts Acse en candidat libre, en lui permettant une formation intégrant ses contraintes professionnelles d’alors.
"Un système simple"
Son installation se concrétise au sein du Gaec Dom Calmet en 2009, associé à son père Hervé et son oncle Denis, lesquels prendront progressivement leur retraite. Pierre-Yves Simonin est aujourd’hui à la tête de la Scea Simonin qui compte deux sites d’exploitation : 300 ha à Lupcourt (54) et 200 ha à Bure (55). A l’aide d’un salarié et de l’apport de main-d’œuvre des aînés retraités, la structure met en oeuvre, d’une part, un atelier de 110 mères allaitantes Limousines dont les produits sont valorisés en Label Rouge Blason Prestige, et les grandes cultures d’autre part. Agé de 44 ans, « pacsé et père de deux enfants », Pierre-Yves Simonin défend « un système simple pour répondre à la problématique de main-d’œuvre ». Une des raisons pour laquelle il a arrêté l’élevage ovin historique de la ferme.
Élu administrateur de sa section en 2015, il entre au bureau de la Cal deux ans plus tard. Jean-Paul Marchal lui confie alors la présidence de la commission céréales. «Je me suis progressivement intéressé au fonctionnement des marchés, confie Pierre-Yves Simonin, avec la volonté de trouver des idées pour gérer le risque». En découlera sa réflexion sur l’utilité du modèle coopératif «qui conserve tout sens, il est non délocalisable et nous permet de nous assurer la pérennité de nos activités». Mais il prévient, «à nous de l’adapter à nos besoins d’aujourd’hui».