Vous êtes ici

Groupe bovins viande de la CAL, la contractualisation sur la voie de la généralisation

Bruno Colin : «Nous relèverons le défi de la structuration du marché, de la maîtrise des coûts et de l’adaptation des systèmes d’exploitation ». Photo : JL.Masson
Bruno Colin : «Nous relèverons le défi de la structuration du marché, de la maîtrise des coûts et de l’adaptation des systèmes d’exploitation ». Photo : JL.Masson

Passé le coup d’arrêt brutal du confinement 2020, l’économie de la viande bovine post Covid gagne quelques perspectives de meilleure valorisation. La CAL mise sur une stratégie de contractualisation qui progresse sûrement. Elle est la condition pour donner envie à de nouveaux éleveurs de relever le défi, demain.

Le marché de la viande bovine a subi un bouleversement en 2020, sous l’effet du confinement lié à la pandémie de la Covid-19 et ses conséquences. Principale traduction, l’envol du steak haché au détriment des pièces plus nobles, sous l’effet de la chute de la restauration hors domicile (RHD). La valorisation du jeune bovin s’en est trouvé affectée, expliquant en grande partie une baisse de 1 % des abattages sur le plan national. Autre phénomène tangible : la renationalisation de la consommation. Depuis le début de l’année 2021, les cours de la viande bovine ont connu une évolution favorable et continue, sous le double effet d’une progression de la consommation face à une offre réduite (+ 5 % à + 13 %, selon les catégories).

L’activité  de l’organisation de producteurs (OP) bovins de la Coopérative Agricole Lorraine, sur l’exercice 2020-2021, s’est située dans ce contexte. L’assemblée générale du 3 décembre, à Ville-en-Vermois, en a été le reflet. 22.684 bovins ont été commercialisés, en progression de 0,5 %, avec une tendance plus marquée pour les bovins finis (+ 1,01 %) et surtout l’approvisionnement (+ 7,3 %), tandis que les bovins d’engraissement marquaient le pas à - 3,02 %, a détaillé Julien Tisserand, le responsable élevage. Le chiffre d’affaires s’est élevé à 24,8 M€, en augmentation de 2 %, ce qui permet de dégager une marge brute de 85.000 €, la quasi-intégralité du résultat net étant ristourné, sur la base de 0,2 % des apports et appro, pour un montant de 45.000 €.

Montée en puissance du Label Rouge

Le vice-président de la CAL, en charge du secteur élevage, Bruno Colin, a confessé la complexité de la situation, au deuxième trimestre 2020, alors que le confinement se prolongeait. « Nous étions gagnés par le doute sur notre faculté à créer de la valeur avec l’explosion du steak haché et la fermeture des marchés européens ».

La sérénité semble de nouveau de mise aujourd’hui, la RHD, traditionnellement importatrice des deux-tiers de ses besoins, en est actuellement rendue à 46 % sur le début 2021. La CAL est engagée dans une stratégie de contractualisation de filières sécurisées, qu’elle affine progressivement. La montée en puissance du Label Rouge se vérifie aujourd’hui, avec 44 % des éleveurs engagés. Le fait accélérateur se situe dans le basculement progressif de plusieurs grands distributeurs régionaux dans la démarche. La moitié des Jeunes Bovins sont contractualisés dans une des filières, 12 % des bovins traditionnels sont produits en bio. Au total, 38 % des bovins finis sont engagés filières ou contrats. L’évolution de la loi EGALIM renforce encore l’intérêt de la contractualisation que la CAL voudrait « généraliser à toute l’activité ».