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In Extremis, Marie Eppe donne une seconde vie aux invendus de pain

Marie Eppe associe les invendus de pain et le son de blé pour confectionner de savoureux biscuits pour le petit-déjeuner, au miel, pépites de chocolat ou cerneaux de noix. Photo : H.Flamant
Marie Eppe associe les invendus de pain et le son de blé pour confectionner de savoureux biscuits pour le petit-déjeuner, au miel, pépites de chocolat ou cerneaux de noix. Photo : H.Flamant

En juin 2020, Marie Eppe a fondé In Extremis, une entreprise engagée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, qui développe et commercialise des produits composés d’aliments sur-cyclés.  Sa première gamme : des biscuits pour le petit-déjeuner.

Originaire du Lunévillois, Marie Eppe se destinait au secteur de la nutrition et de l’alimentation. Après un DUT en biologie suivi à l’IUT de Nancy Brabois, elle intègre l’école d’ingénieur Oniris à Nantes en 2015. « J’avais envie de redonner du sens à l’alimentation, de faire le lien avec la production agricole et notre santé. Pendant mes études, j’ai suivi des stages dans des entreprises engagées dans le bio ou l’agriculture raisonnée. Toutes font face au gaspillage alimentaire », explique l’ingénieure agroalimentaire.

L’idée de créer In Extremis, une entreprise qui fabrique des produits sains, issus des filières françaises, tout en luttant contre le gaspillage alimentaire, germe progressivement. 

Farine de pain et son de blé pour des biscuits gourmands

Dès la sortie de ses études, en 2018, Marie Eppe met en œuvre son projet, qu’elle voit se concrétiser en juin 2020, avec la création d’In Extremis. La jeune fille décide de s’attaquer d’abord au secteur céréalier, aux étapes de meunerie et de boulangerie. « En France, 14 % du pain produit est gaspillé ». Elle commence à récupérer des invendus et fait des essais dans sa cuisine. « J’ai séché le pain, je l’ai broyé et je l’ai intégré en pâtisserie ».

Se pose rapidement les questions de traçabilité mais aussi de fabrication. « La matière première, la « farine de pain », doit être homogène et la qualité régulière dans le temps. Aujourd’hui je m’approvisionne auprès de boulangeries qui travaillent avec la restauration hors domicile. J’ai ainsi un approvisionnement plus régulier qu’auprès des artisans boulangers. Aucun des pains travaillés ne contient d’additif, c’est une exigence du cahier des charges ». En parallèle, Marie récupère du son de blé, « très peu utilisé en alimentation humaine. Mais c’est un produit riche en fibres et qui permet de donner un goût céréalier ».

Premier produit développé : les biscuits pour le petit déjeuner. Marie a imaginé trois recettes : au miel, aux pépites de chocolat noir et aux cerneaux de noix. « Je récupère uniquement les cerneaux déclassés. Et tous les ingrédients sont français, hormis le chocolat, mais il est issu du commerce équitable ». 

S'appuyer sur des outils existants

Les biscuits sont, pour le moment, produits en Bretagne. « Mon objectif est de m’appuyer sur des outils existants plutôt que d’investir. J’ai cherché une structure qui puisse me les produire en Grand Est mais je n’ai pas trouvé. Le tissu agroalimentaire est plus développé en Bretagne ».

Marie vend aujourd’hui sa production en ligne et dans 25 épiceries réparties dans toute la France. Le label bio est attendu pour la fin de l’année. « Je pourrais ainsi démarcher les réseaux d’épiceries bio ».

La jeune entrepreneuse pense déjà aux prochains produits. Une gamme salée pour l’apéritif devrait voir le jour en fin d’année, toujours à partir de pain et de son de blé, « plus de la poudre de légumes conçue à partir des pulpes issues du pressage des légumes ».