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Cultivons Mellifère veut essaimer au-delà du Toulois

De g. à d. : Julien Grand, CDA54, et les membres du Comité : Charles Beau, Dominique Battaglia, Jérôme Henry, Michel Grojean, Gabriel Griffaton, Claude Noël, Jean Marie Blanck et Philippe Delaire. Photo : DR
De g. à d. : Julien Grand, CDA54, et les membres du Comité : Charles Beau, Dominique Battaglia, Jérôme Henry, Michel Grojean, Gabriel Griffaton, Claude Noël, Jean Marie Blanck et Philippe Delaire. Photo : DR

Malgré la pandémie, l’abeille touloise ne s’est pas mise en sommeil. L’opération Cultivons Mellifère a augmenté les références récoltées à partir de six balances connectées. En 2020, elle a fait son miel d’une mission d’analyse des contenus polluants des pollens transportés. L’heure est à renforcer le réseau et à butiner sur un nouveau territoire.

La crise sanitaire n’a pas stoppé l’activité des abeilles en 2020. L’année apicole s’est révélée plutôt bonne, au moins jusqu’au mois de juillet. Le Comité agricole du pays Toulois (Capt) a poursuivi l’opération « Cultivons Mellifère » lancée en mai 2019.

Les agriculteurs se piquent au jeu

Rappelons le principe qui est de fournir aux apiculteurs du Toulois des remorques de transhumance des ruches, équipées de « balances connectées ». Des instruments capables de transmettre en temps réel toutes les dix minutes sur le smartphone de l’apiculteur, le poids de la ruche, la température et l’hygrométrie de l’endroit où elle se trouve positionnée. Aux trois balances initiales sont venues s’ajouter trois nouvelles, ce qui a permis de collecter plus de données et d’élargir le panel des cultures « surveillées ». Au colza initial se sont additionnés les vergers, le pois, le lin, les lentilles, la luzerne, les trèfles, le sainfoin, le lotier, le sarrazin, le tournesol, la phacélie, ainsi que les prairies. Cette éclairage sur l’apiculture est enrichissante pour la quinzaine d’agriculteurs du Toulois qui se sont piqués au jeu, et qui pour certains ont commencé à implanter quelques ruches.

Le président du Capt, Michel Grojean recommande deux conseils fondamentaux pour favoriser la cohabitation entre deux mondes qui s’ignoraient quasiment jusqu’à un passé récent. « Si traitement phyto il y a lieu, n’intervenir que la nuit  et jusqu’à 8 heures du matin, car les abeilles sortent à cette heure là et rentrent vers 22heures-22 heures 30 », recommande l’agriculteur retraité. Et d’ajouter « éviter de faucher les cultures fleuries mellifères en pleine journée, avec une faucheuse conditionneuse car les abeilles y meurent ». Le but du Capt et de permettre l’allongement des périodes de floraison pour la plus grande efficacité des pollinisateurs, « sans oublier qu’une bonne pollinisation induit de meilleurs rendements » rappelle Michel Grojean. 

Pas de problème particulier sur 250 molécules

Forte d’une première moisson de données sur le pouvoir mellifère des plantes sur le Toulois, l’opération « Cultivons Mellifère » s’est vu confier une nouvelle mission par Atmo Grand Est. La collecte des pollens transportés par les abeilles, pour y déceler les éventuels polluants de l’air qui s’y nichent. C’est ainsi qu’est née l’opération « Mellif ‘Air ». Treize analyses de recherche de pesticides, portant sur 250 molécules différentes,  ont été effectuées à différents endroits et au cours de plusieurs périodes de l’année. « Les résultats n’ont pas révélé de problème particulier », affirme Michel Grojean. 

L’animation et la sensibilisation, volets importants de « Cultivons Mellifère » n’ont pas pu se déployer de manière conséquente ces deniers mois sur le terrain, du fait de la pandémie. Comme la situation tend à perdurer, d’autres canaux de communication devraient être renforcés, comme les réseaux sociaux, pour valoriser le million de données déjà engrangées.