Entre présentations en salle et ateliers en extérieur, la filière ovine a dévoilé ses atouts lors d’une journée technique au lycée agricole de Pixérécourt, le 30 septembre.
Plus de deux cents personnes ont assisté à la journée technique ovine organisée au lycée agricole de Pixérécourt, le 30 septembre, les élèves des lycées agricoles du Grand-Est constituant le gros des troupes.
Le matin, en salle, les présentations mêlaient témoignages d’éleveurs et intervenants des organisations professionnelles agricoles, avec un objectif : faire valoir les atouts et les opportunités de la filière ovine. "Depuis 2019, les prix remontent et se situent actuellement autour de sept euros le kilo, commente Gilles Saget, responsable de projet à l’institut de l’élevage. D’autre part, la France ne produit pas assez d’agneaux pour satisfaire sa consommation : elle en importe presque 60 %, il y a donc des opportunités pour installer des ateliers ovins". Si la France importe des agneaux, elle n’en exporte que très peu : les agneaux français sont consommés en France.
50 % des éleveurs ont plus de cinquante ans
Les opportunités d’installation sont d’autant plus tangibles que les éleveurs ovins sont plus âgés que dans d’autres filières : plus de 50 % d’entre eux ont plus de cinquante ans. Ainsi, il y aura prochainement des exploitations à reprendre. De plus, « si les zones herbagères comptent plus d’élevages ovins, on en retrouve partout sur le territoire régional, car le mouton peut s’adapter à divers systèmes et conditions. D’ailleurs 53 % des élevages ovins en France possèdent d’autres ateliers, que ce soient des grandes cultures, des élevages bovins ou des cultures spécialisées », explique le responsable de projet.
« Il existe autant de systèmes ovins que d’exploitations », estime Christelle Vaillant, conseillère en élevage ovin à la Chambre d’agriculture de Moselle. En effet, il est possible de choisir de produire des agneaux d’herbe et/ou de bergerie, d’avoir une ou plusieurs périodes d’agnelages par an, de valoriser des surfaces en herbe, mais aussi des couverts, pour une synergie entre cultures et élevage.
« Se former, s’informer, et se faire une expérience »
Le mot d’ordre de la matinée était : « une place pour un atelier ovin dans chaque exploitation ». Attention toutefois, s’il existe des systèmes ovins adaptés à différentes situations, ce n’est pas pour autant qu’un atelier ovin peut s’installer sans réflexion préalable. « Il faut penser à la cohérence du projet, être prudent au niveau des investissements et acquérir des compétences techniques. Il est nécessaire de se former, de s’informer et de se faire une expérience, via des stages par exemple. Il faut également bien réfléchir à la taille du troupeau, au potentiel de l’exploitation et aux débouchés possibles pour sa production. Un bon système est un système qui tient compte des conditions locales », explique Laurent Keller, conseiller ovin à la Chambre d'agriculture de Meurthe-et-Moselle.
L’après-midi, les participants, en groupe d’une cinquantaine de personnes, ont pu découvrir l'outil Oviplan, le projet Défi-Laine, pour une valorisation locale de la laine, l’outil Cap2’ER, pour évaluer l’empreinte environnementale des élevages, et des innovations technologiques au service de l’élevage ovin.