La filière élevage et viande donne rendez-vous au grand public et aux scolaires du 11 au 18 mai, dans les dix départements du Grand Est, à l'occasion des rencontres Made In Viande. Pour cette septième édition, les acteurs de la filière mettent en avant le renouvellement des générations.
Dans le Grand Est, «quatre-vingts sites accueilleront du public pour cette opération nationale initiée en 2014», précise Aurore Ammer, chargée de mission à l’Interbev Grand Est. Au niveau régional, «les interprofessions bovine et porcine collaborent pour des animations qui se répartissent à 50 % en élevage et 50 % en boucherie». S’y ajoutent, cette année, un centre d’allotement et, c’est une première, un abattoir. À noter que quarante écoles participent aux rencontres Made In Viande.
Une opération de communication donc, dans un environnement «où la consommation est tendanciellement orientée à la baisse, alors que les prix progressent», avoue Xavier Lerond. Un contexte qui n’entame pas l’enthousiasme de David Block, représentant de «Culture Viande» qui fédère les entreprises françaises des viandes dites de boucherie au sein de l’interprofession. David Block témoigne «d’un acte d’achat toujours là». Et de préciser que «la fréquence n’inquiète pas même si les volumes achetés sont moindres».
Même constat pour les circuits courts, où la tendance s’est inversée après l’engouement mesuré durant le confinement. Aujourd’hui, «3 à 4 % du commerce de la viande sont réalisés en vente directe», précise Franck Bellaca, directeur de l’Interprofession viande. Il y a dix ans «c’était moins de 1 %».
«Made In Viande est l’occasion pour les professionnels de la région Grand Est de présenter leurs métiers, leurs savoir-faire et leurs engagements», explique Xavier Lerond, président de l’Interprofession bovine. Cette année, «nous souhaitons montrer que la filière bouge, qu’il y a du potentiel dans les métiers de la filière», précise Xavier Lerond.
Attractivité à renforcer
Si la profession agricole est fortement imprégnée du défi du renouvellement des générations, il en va de même pour les autres acteurs de la filière. Et l’attractivité des métiers de la viande n’est pas une évidence.
Le directeur de l’abattoir de Sarrebourg témoigne, «au-delà de la volonté de transparence de la filière, le renouvellement des personnels s’impose dans nos métiers avec des compétences particulières propres à la taille de notre outil». Sarrebourg s’est spécialisé, en plus des 7.600 tonnes annuelles abattues, «dans une large gamme de services».
Bouchers-abatteurs-transporteurs, «les compétences ne se trouvent pas facilement». Et la plupart des personnels recrutés dans les années 90 sont sur le départ. Jean-François Hein s’est organisé en conséquence. Un collaborateur est monté en compétence pour s’investir dans le rôle de maître d’apprentissage. À ce jour, «déjà trois apprentis ont profité de cette stratégie de formation interne de bouchers-abatteurs». Les effectifs de l’abattoir de Sarrebourg comptent «huit jeunes qui participent pleinement à la vie de l’entreprise avec la conviction de travailler sur un produit noble en s’épanouissant dans un métier noble».
«Une stratégie qui diffuse», selon le directeur de l’abattoir, «y compris dans l’ancienne garde des bouchers qui prennent à cœur de former cette nouvelle génération».