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Gaec de l'Union, pas de frontière à la vocation laitière

Emmanuel, Ttristan, Tanguy, Valérie, Frédéric et Emerance Pierret, un engouement familial partagé pour l'avenir de la production laitière. Photo : DR
Emmanuel, Ttristan, Tanguy, Valérie, Frédéric et Emerance Pierret, un engouement familial partagé pour l'avenir de la production laitière. Photo : DR

A l’issue de la fusion de deux exploitations, les Pierret ont construit un projet pour pérenniser durablement la production laitière. L’option de bâtiments privilégiant le bien-être de l’éleveur et de l’animal et le choix du roto traite, à partir d’un grand troupeau, constituent un investissement lourd. 

Le Gaec de l'Union s’étend à proximité immédiate de la Belgique. Le parcellaire de 280 hectares est disséminé sur douze communes et le quart de cette surface se trouve de l’autre côté de la frontière. Le cheptel compte actuellement 200 vaches laitières Prim’Holstein qui produisent 2 millions de litres et une vingtaine de mères allaitantes Charolaises. Le GAEC compte 4 Uth, les trois associés -  Emmanuel Pierret, sa femme, Valérie, et son frère, Frédéric - aidés par de la main d’œuvre familiale, en fonction des saisons. 

Alors que la ferme - issue du rapprochement de deux exploitations, compte deux sites de traite nécessitant d’innombrables allers et retours quotidiens, les Pierret réfléchissent un nouveau projet. « Notre volonté était d’allier le bien-être animal et celui des éleveurs, tout en rassemblant les installations sur un même site », explique Emmanuel Pierret. « Nous avions au préalable rencontré le banquier qui nous a fait confiance », précisent d’entrée les éleveurs.

Deux phases successives

La réalisation s’effectuera en deux phases successives. La construction d’un bâtiment de 4.200 m² destiné au logement des 380 vaches et élèves prend tournure à l’été 2017, les animaux s’y installeront fin avril 2018. Les associés savent ce qu’ils veulent : ce sera du bois, pour une meilleure ventilation, et malgré le surcoût ; des logettes creuses raclées, alimentées par un mélange paille-chaux-eau ; une aire d’exercice à l’extérieur de près de 800 m². Des rideaux amovibles ont été positionnés sur les façades est et ouest. Reliés à une station météo, ils sont actionnés automatiquement en fonction de la température et du vent. Autre option retenue, l’absence de tôles translucides sur la partie ouest de la toiture, pour éviter l’effet loupe lors des grosses chaleurs de plus en plus prégnantes en été. 

La seconde étape sera la réalisation de l’outil de traite. La première option aurait été de reconduire la traite arrière en vigueur, en la redimensionnant à 2 x 20. La deuxième alternative était celle du robot. Emmanuel confronte ses chiffres au sein des groupes Ecolait. Il constate « un écart de marge significatif entre le robot et la traite conventionnelle » ; sans compter le stress généré par les alertes répétées sur le téléphone portable, auxquelles goûtent peu les Pierret. « Nous n’avions pas droit à l’erreur, vu notre niveau d’investissement ». Les associés opteront finalement pour un roto traite qui permet d’éviter l’acquisition de robot supplémentaire, lorsqu’on souhaite augmenter la production.

Temps de traite réduit de moitié

Même s’ils tiennent constamment le crayon et la calculette en mains, et malgré le recours à beaucoup d’auto construction, les membres du Gaec de l’Union ont dépassé le budget initial. Mais leur projet a une visée à moyen terme de produire 3 millions de litres ; ils sont déjà assurés de parvenir à 2,4 millions de façon échelonnée. Ce développement leur est permis par la coopérative Sodiaal. « Nous voulions procéder par étapes » précise Valérie, car gérer un grand troupeau ne s’improvise pas.