Eleveurs de Charolaises et passionnés de génétique, Pascal et Christelle Alexandre travaillent, depuis plusieurs années, sur le gène sans corne. Ils seront présents à Agrimax avec quatre veaux.
Située à Labeuville, à mi-distance entre Verdun et Metz, l’Earl Alexandre est une exploitation familiale de type polyculture-élevage, gérée par Pascal et Christelle Alexandre, des éleveurs passionnés par la Charolaise. La race a été retenue sur la ferme dès 1957 par le grand-père de Pascal. Quelques années plus tard, son père, alors à la tête de l’exploitation, introduit les premiers taureaux inscrits. Quand il reprend les rênes de la ferme, dans les années 90, il poursuit la montée en gamme du troupeau en achetant des génisses pleines dans des cessations de Saône-et-Loire.
L’Earl Alexandre est créée en 2000, avec l’arrivée de son épouse Christelle en tant qu’associée. Passionnés de génétique, les éleveurs inscrivent la totalité du troupeau au Herd Book Charolais, et se spécialisent quelques années plus tard dans le gène sans cornes avec l’achat en 2014 du taureau Léonardo PP. Actuellement, la ferme compte 227 ha de Sau, dont 120 ha en terre labourable, et un troupeau de 80 vaches Charolaises. Les deux associés n’ont pas de salarié, mais bénéficient ponctuellement de l’aide de leur fille et de leur fils qui souhaitent reprendre l’exploitation dans les années à venir.
Un système 100 % herbager
L’alimentation du troupeau est assurée par un système 100 % herbager avec pâturage tournant pour les vaches et les veaux. En hiver, lorsque les bêtes sont au bâtiment, elles sont nourries avec de l’enrubannage de temporaire et de foin de prairie, avec un complément de céréales aplaties.
Les vêlages sont concentrés du 25 novembre au 25 décembre. Les éleveurs privilégient la monte naturelle grâce à leurs quatre taureaux qu’ils renouvellent tous les quatre à cinq ans. L’Ivv moyen est de 365 jours et la facilité de naissance de 95 %. Le poids moyen de naissance est de 51 kg pour les mâles et 47 kg pour les femelles. La majorité de leurs reproducteurs sont sans cornes, ce qui leur permet de proposer des animaux sans cornes hétérozygote et homozygote, ainsi que des cornus. «Nous avons fait le choix du sans cornes en réponse à une demande du marché. C’est aussi un facteur de bien-être pour les animaux, et pour les éleveurs. Mais on ne se prive pas d’un bel animal», soulignent les exploitants qui n’hésiteront pas à choisir un cornu s’il répond à leurs critères. Pour le choix de l’animal, ils recherchent principalement du développement, du bassin, des bons aplombs et qu’il soit docile. L’aptitude laitière est également un critère essentiel.
Une partie des veaux part comme reproducteur en France ou à l’étranger. Les femelles sont élevées sur place avant d’être mises en vente directe ou proposées aux enchères. L’Earl Alexandre travaille en étroite collaboration avec la boucherie Larminy à Saint-Maurice-sous-les-Côtes et Verdun qui valorise les plus belles génisses et les jeunes vaches en Label Rouge. Les autres partent dans des réseaux de négoces privés ou à la coopérative.
Rechercher de nouveaux clients
Grâce à leur site internet, les éleveurs touchent de plus en plus de clients. «C’est un outil dont nous ne pouvons plus nous passer aujourd’hui. Je l’alimente régulièrement ainsi que notre page Facebook» explique Christelle Alexandre.
Le couple compte aussi sur des salons comme Agrimax pour rencontrer de nouveaux clients et faire du commerce. «Nous participons à des concours depuis les années 90. Et nous venons à Agrimax tous les ans» souligne Pascal Alexandre qui aime se confronter aux éleveurs du Grand Est.Cette année, quatre veaux seront présentés lors du concours du jeudi 26 octobre. Depuis juillet, les veaux sont dressés, mis au licol, et habitués à la douche pour être le mieux préparés possible. Ubber et Univer sont deux jeunes cornus de décembre 2022. Quant à Tornado PP et Twist P, deux veaux sans cornes, les éleveurs espèrent qu’ils auront le même destin que leur père Perroquet qui a gagné de nombreux prix. «C’est un peu la mascotte de l’élevage. Il a une belle longueur, un beau bassin, et est classé vêlage facile» indiquent les éleveurs.