La trentième édition de la fête de l’élevage est reportée d’un an. L’épée de Damoclès sanitaire de la FCO a incité les organisateurs à anticiper, en décidant d’annuler, en vertu du principe de précaution. Et aussi pour éviter d’engager des frais inutiles.
L’édition 2024 de la fête de l’élevage aurait dû prendre un relief particulier. L’association Stan élevage prévoyait de célébrer dignement le trentième anniversaire de l’évènement les 14 et 15 septembre dans le parc des Bosquets à Lunéville. L’actualité sanitaire en a décidé autrement. Le retour de foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO-BTV 3) à la frontière franco-belge et la progression rapide de la maladie sur le territoire ont contraint les organisateurs à annuler ces journées. A circonstances exceptionnelles, mesure exceptionnelle. Si la pathologie touche prioritairement les ovins, elle se transmet aisément aux chèvres et aux bovins.
« Il n’était pas question de faire prendre de risques inutiles aux éleveurs, justifie Valérie Pierret-Lette, la présidente de Stan élevage. La priorité de l’association est la sécurité sanitaire des élevages, et les conditions actuelles ne permettent pas de respecter les protocoles nécessaires pour garantir une gestion sécurisée de l’événement. Bien que ces mesures soient cruciales pour la santé des animaux, leur mise en œuvre représenterait une charge considérable pour les éleveurs et les organisateurs ».
Déjà annulée en 2006
Et de poursuivre «cette décision a été prise avec le plus grand soin par le conseil d’administration, qui a jugé que la sécurité des élevages et la prévention des risques sanitaires devaient primer sur le déroulement de l’événement ». Anticiper permet aussi aux organisateurs d’éviter d’engager des frais inutiles en amont et de mobiliser des forces vives, en pure perte, pendant plusieurs semaines. Valérie Pierret-Lette regrette bien sûr l’annulation, mais promet déjà un évènement plus beau encore dans un an, au sortir de l’été 2025.
Dans son passé riche de trois décennies, c’est la deuxième fois que la fête de l’élevage est annulée, en raison de la FCO. A l’été 2006 déjà, « la maladie de la langue bleue » s’était révélée aux éleveurs en surgissant des pays frontaliers du nord. Elle avait justifié des restrictions au transport et au commerce des animaux.
Et plus récemment, en 2020, une autre maladie touchant cette fois les humains, le COVID 19, n’avait pas permis à la fête de l’élevage de se dérouler. Triste souvenir de la période de post-confinement qui avait anéanti tout événementiel pendant de longs mois.