Les adhérents d'EMC2 étaient conviés aux assemblées de section, qui se sont tenues en novembre pour faire le point sur l’exercice 2021-2022. La coopérative régionale a présenté des résultats en hausse. Mais le contexte d’incertitude ambiante incite à la prudence pour les années à venir.
À Lemmes le 14 novembre, devant la section Poincaré, le directeur général, Arnaud De Maret, est revenu sur l’exercice écoulé, marqué par une moisson avec «très peu de colza, une forte humidité pour les orges de printemps, et une récolte d’automne record». La collecte de la coopérative augmente de + 18 % par rapport à 2020, à 732.000 t ; celle du groupe atteint 961.000 t (+ 19 %), avec l’apport des filiales. Les collectes de maïs grain (52.000 t) et de tournesol (37.000 t) ont atteint un niveau record. Sous l’effet des récoltes tardives et des conditions humides, 120.000 t de denrées ont dû être séchées. Même si des tas de grains ont dû parfois patienter près des silos, en attente de séchage, «nous avons pris un risque calculé plutôt que de laisser des agriculteurs à la porte du silo», a justifié Arnaud De Maret. La question de l’investissement dans un second séchoir est posée, mais pas tranchée.
Malgré ces difficultés, le chiffre d’affaires de la coopérative progresse de 21 % à 486 millions d’euros (M€), sous l’effet de la hausse de collecte et des prix des denrées et des intrants. Outre la collecte de grains (185 M€), toutes les activités sont à la hausse, + 37 % pour les appro à 126 M€, + 1 % pour l’élevage à 117 M€, malgré une baisse des volumes collectés, + 42 % pour le machinisme à 40 M€. À cela s’ajoute, pour la première fois, la méthanisation (1,3 M€) suite à la mise en service d’une première unité à Landres (54) ; un résultat «conforme au budget prévisionnel» a commenté le directeur général. Huit autres projets de biogaz sont en cours ou en réflexion, dont un doit démarrer prochainement à Villers-la-Montagne (54).
Au final, la coopérative a réalisé un résultat de 4,3 M€, affecté par la hausse des coûts de transport, mais conforté par la vente de plusieurs sites dont l’ancien silo de Verdun.
«312 tracteurs vendus»
Le résultat consolidé du groupe s’établit à 8,5 M€, pour un chiffre d’affaires de 685 M€, grâce aux bons résultats des filiales, dont l’activité est pour la plupart à la hausse : Houpiez (+ 33 %) et Loeb (+ 47 %) pour la collecte et appro, C4M (+ 25 %) et Graillot (+ 14 %) pour le machinisme, SAS transport (+ 36 %), Soplan Elevage (+ 11 %), Sabest (abattoir de Belleville, + 23 %), y compris la dernière arrivée, l’entreprise de boucherie charcuterie salaisons Le Marvillois à Montmédy, (+ 6,7 %) acquise l’an dernier, et dont l’activité se développe dans la RHD. Elle approvisionne «une centaine de restaurants scolaires et d’entreprises» sur le territoire, a indiqué Arnaud De Maret. Un modèle que la coopérative entend reproduire avec une seconde implantation, à Douzy (08), dont l’activité doit démarrer en mars prochain. L’activité de distribution (Nature et plein air) est stable, avec un panier moyen en légère hausse de 1,4 %.
L' activité machinisme qui a fortement progressé, et totalise, avec les filiales C4M (45 M€) et Graillot (14 M€), un chiffre d’affaires inédit de 100 M€. «312 tracteurs ont été vendus, dont 219 facturés» a indiqué Arnaud De Maret, sachant que le secteur souffre de retards de livraisons.
Energie : un impact de 4 millions d’euros
Ces résultats n’augurent pas toutefois de la campagne en cours, dans un contexte inflationniste. La coopérative a évalué à 4 millions d’euros l’impact de la crise énergétique. Pour y pallier, elle entend mobiliser ses salariés pour mieux gérer ses ressources et «diminuer ses consommations d’électricité, de gaz, d’eau, et de carburants, et mieux gérer ses déchets dans l’ensemble et ses métiers», a expliqué le directeur.