Le Centre Grand Est INRAE de Nancy est de réputation internationale en matière de recherche forestière. Pour sa session décentralisée de printemps, le 14 juin, la Chambre départementale d’agriculture s’est déplacée sur site, sous la houlette de Laurent Rouyer, pour une matinée entièrement consacrée à la filière forêt-bois.
C’est Alain de Tinseau, le représentant de la forêt à la session, qui campe le décor. 58.000 ha de forêts privées (sur 174.000 ha au total), aux mains de plus de 40.000 propriétaires en Meurthe-et-Moselle. Seuls 2.500 d’entre eux disposent de plus de 4 ha et 230 de plus de 25 ha. Le morcellement est la règle «et beaucoup de parcelles sont orphelines», déplore-t-il. Alain de Tinseau s’appuie sur le travail du Centre régional de la propriété forestière (CRPF). Juliette Boiffin, ingénieure dans cet organisme, rappelle que la forêt publique pèse près des deux tiers des surfaces.
Le programme régional de la forêt et du bois 2018-2027 vise une dynamisation de la filière en mobilisant davantage de ressources. «Les réservoirs sont en petite forêt privée sans document de gestion durable, explique Juliette Boiffin. Le morcellement constitue un frein majeur. La priorité doit être placée sur l’animation pour le regroupement foncier et les chantiers concertés». La crise sanitaire, à partir de 2018, est venue complexifier le sujet, avec l’impérieuse nécessité de pratiquer des coupes d’urgence d’épicéas.
Meriem Fournier, la présidente de l’INRAE Grand Est, a expliqué l’implication du centre dans la recherche sur les biomolécules et les biomatériaux durables, avec une approche territoriale. 220 chercheurs titulaires se consacrent à cette noble tâche, dont 150 travaillent à Champenoux. Une d’entre eux, Catherine Collet, a exposé les conséquences du changement climatique et l’enjeu de diffuser des méthodes innovantes pour le renouvellement forestier. «Nous sommes au stade de l’état des lieux et des observations », prévient la chercheuse.