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Bleu Blanc Cœur, une journée d'échanges entre les acteurs du Grand Est

Marie-ève Doyen, responsable de secteur Grand Est, et Aurore Munier, technicienne conseil à la laiterie Schreiber, engagée dans la démarche. Photo : A. H.
Marie-ève Doyen, responsable de secteur Grand Est, et Aurore Munier, technicienne conseil à la laiterie Schreiber, engagée dans la démarche. Photo : A. H.

L’association Bleu Blanc Cœur vise, depuis 1995, à développer des produits bénéfiques pour la santé et l’environnement, en jouant sur l’alimentation des animaux. Initiée dans le Grand Ouest, la démarche est aujourd'hui ancrée dans le Grand Est. 

Bleu Blanc Cœur est né dans le Grand Ouest, «d’une rencontre entre un ingénieur agronome, un producteur de lait et un médecin, en 1995, explique Aude Perrez, une des salariés de l’association, à l'occasion d'une réunion d'échanges organisée le 5 avril à Verdun. Ils ont constaté un lien entre l’alimentation des vaches laitières et la qualité du lait, en particulier que le beurre se tartine plus facilement en été qu’en hiver».

Depuis «de nombreuses études» sont venues confirmer cette thèse, en particulier les bienfaits des oméga 3 pour le système cardio vasculaire, permettant à l’association de développer la démarche jusqu’au produit fini. Jambon, viandes, produits laitiers, œufs..., plus de 2.500 références arborent le logo portant l’inscription «pour la terre, les animaux et les hommes».

État des lieux en Grand Est

Pour le Grand Est, l’association revendique 33 adhérents, industriels de l’agro-alimentaire, de la nutrition animale, acteurs des productions animales et végétales, distributeurs, ainsi que des producteurs commercialisant en direct. S’y ajoute «une communauté» de plus de 1.800 membres.

L’objectif de la réunion était «de faire se rencontrer» tous ces acteurs, explique Marie-Ève Doyen, responsable de secteur Grand Est. Elle a permis de «rappeler les fondamentaux de la démarche, de faire le point sur son actualité, et de présenter un état des lieux dans le Grand Est», en présence de la directrice Nathalie Kerhoas, venue de Bretagne où l’association a son siège.

De l’herbe jeune dans la ration

Parmi les présents, Aurore Munier, technicienne en production laitière à la laiterie Schreiber, de Cléry-le-Petit. L’usine produit des yaourts et crèmes dessert sous marque distributeur pour les magasins Système U, dans le cadre de la démarche Bleu Blanc Cœur. La technicienne accompagne les 83 producteurs fournisseurs du lait, via plusieurs coopératives. «Nous avons des obligations de moyens et de résultats : une alimentation des vaches laitières qui apporte des omégas 3 : herbe jeune, luzerne, tourteau de colza ou encore du lin, explique-t-elle, alors que certains produits tels que le soja importé et l’huile de palme sont interdits». Le maïs est aussi à éviter, ou du moins à limiter.

En outre, «le lait est analysé trois fois par mois, afin de s’assurer qu’il contient la bonne quantité d’oméga 3 ; selon le résultat, une plus-value de 0 à 15 €/1.000 litres est apportée sur le prix du lait ; des analyses sont également réalisées sur les produits finis». Selon la technicienne, les producteurs se sont bien adaptés, «cela leur a redonné de la motivation, ils ne reviendraient pas en arrière».

Bon pour le climat

Dans un contexte de baisse de consommation des denrées certifiées ou labellisées, les produits BBC semblent bien résister, selon Aude Perrez, qui évoque une étude récente. D’ailleurs, «l’accessibilité des produits est dans les valeurs de l’association».

Outre l’aspect nutritionnel, l’association met en avant les bienfaits de la démarche pour le climat, revendiquant une baisse déjà effective de - 20 % des émissions de gaz à effet de serre, «c’est un constat, pas encore une obligation, mais elle va être intégrée dans le cahier des charges», explique Marie-Ève Doyen.