
En février, Mathilde, Lucie, Charles, Enzo, Samuel, Siméon et Yoni, étudiants à l’IUT Nancy-Brabois, participaient au Trophée International de l’Enseignement Agricole, au Salon de l’Agriculture. Quelques semaines après l’évènement, les six étudiants ont toujours des étoiles plein les yeux et des souvenirs plein la tête.
Sept étudiants en deuxième année de B.U.T. Génie biologique parcours Agronomie de l’IUT Nancy-Brabois - Mathilde Troncy, Lucie Jouquelet, Charles Bidon, Enzo Grisard, Samuel Logerot, Siméon Canevet et Yoni Martin ont choisi, pour leur projet tutoré de l’année, de participer au Trophée International de l’Enseignement Agricole (TIEA), qui s’est déroulé en février dernier, dans le cadre du Salon de l’Agriculture. Tous ont la passion des animaux et de l’élevage et souhaiteraient en faire leur métier.
Yoni, originaire de Nancy, est le seul étudiant du groupe non issu du milieu agricole. Après le BUT, il souhaiterait poursuivre ses études pour devenir vétérinaire. Charles, originaire de Meurthe-et-Moselle, passionné de mécanique agricole et de chasse, souhaite s’installer sur l’exploitation familiale. Enzo, originaire du nord meusien et sportif accompli - il pratique le cyclisme en compétition - souhaiterait devenir technicien en génétique ou conseiller en élevage.
Lucie, issue d’une famille d’agriculteur de Meurthe-et-Moselle, aimerait, après la formation, s’orienter dans les métiers de la comptabilité et la gestion en agriculture, «pour gérer au mieux l’exploitation familiale quand je m’installerai». Samuel, originaire des Vosges, a grandi au sein d’une élevage de Montbéliardes. Ce passionné de foot aimerait travailler auprès des éleveurs. Mathilde, originaire de Lixières, en Meurthe-et-Moselle, baigne dans le monde des concours bovins depuis son plus jeune âge. Après le BUT, elle va poursuivre en école d’ingénieur avec, pour objectif de travailler dans les productions animales. Siméon est fils d’agriculteur dans la Meuse, et aussi passionné de VTT.
Manipuler un bovin en sécurité
Le TIEA comporte plusieurs épreuves. La principale est la présentation d’un bovin sur le ring du Salon de l’Agriculture. Objectif : démontrer les aptitudes des apprenants à contenir et manipuler un bovin en sécurité tout en respectant les règles élémentaires d’ergonomie et le bien-être animal.
Comme à chaque participation d’une équipe de l’IUT Nancy-Brabois au TIEA, le groupe a collaboré avec de la ferme expérimentale de La Bouzule, appartenant à l’Ensaia-Université de Lorraine. Outre la production laitière -vaches et chèvres-, l’exploitation comporte un troupeau d’une trentaine de Charolaises, en copropriété avec l’entreprise Gènes Diffusion. C’est sur une vache du troupeau allaitant que leur choix s’est porté. «Pour une question d’esthétique, nous préférions emmener une grosse bête à viande. Et le troupeau de La Bouzule a une bonne génétique», confient les étudiants.
Si Lucie, Charles et Enzo ont manipulé la vache durant les épreuves, l’ensemble de l’équipe a appris à manipuler la vache depuis le mois de septembre. «En cas d’urgence, tout le monde devait être capable de la manier», souligne Lucie. Pendant plusieurs mois, chacun s’est rendu sur la ferme pour s’entraîner sur Tatiana, une génisse née en 2022, et Sagan, une vache de 2021. «Nous avons intensifier les entraînements avant le Salon». C’est finalement Sagan qui a fait le voyage à Paris, une fille de Novak et Jally, une belle bête de 900 kg, «plus facile à manipuler que Tatiana».
Sagan, une vache Charolaise issue du troupeau allaitant de la ferme de la Bouzule (Ensaia – Université de Lorraine), était la star de l’équipe de l’IUT Nancy – Brabois. Photo DR.
Emmener une vache à Paris, cela à un coût. «5.000 euros», précisent les élèves. Durant toutes l’année, les étudiants ont donc chercher des sponsors, financiers mais aussi matériel (seau, cottes, vestes…). «Nous avons aussi organisé une vente de galettes et une soirée au Mc Carty pour récolter de l’argent». L’équipe a réussi à boucler son budget avant l’évènement.
Une vidéo et un escape game
La communication est, par ailleurs, au cœur du TIEA. Elle prend différentes formes. L’équipe a partagé l’avancée du projet et ses sponsors sur les pages Instagram, Facebook et Linkedin créées pour l’occasion. Ils ont également réalisé une vidéo sur un thème imposé «Les bovins, une richesse pour les territoires», dans laquelle ils ont mis en avant l’élevage bovin en Lorraine. Sur le ring, les élèves devaient présenter l’établissement et leur formation, sous forme de pièce de théâtre. «C’est sur cette épreuve que nous avons perdu quelques points par rapport aux premiers», reconnaissent les étudiants.
Et pour l’ensemble des cinq jours, ils devaient décorer la stalle et l’animer. «En échange du sponsoring, Interbev Grand Est nous avait demandé de concevoir un jeu concret réutilisable. Ils nous ont aiguillés vers l’escape game». Une originalité qui leur a valu une note de 19 sur 20. Objectif du jeu : libérer une vache à l’aide différents indices autour de la thématique de l’élevage. «Nous avons conçu nous-même l’escape game, les indices ont été validé par Interbev Grand Est». Les étudiants ont pu tester leu jeu durant le Salon. «Le public était bienveillant et intéressé, les gens avaient envie d’apprendre des choses sur l’agriculture, ça fait plaisir».
L’équipe de l’Iut Nancy-Brabois, seule représentante du Grand Est pour cette édition 2025, s’est classée deuxième de la section allaitante. Photo DR.
Les équipes sont, par ailleurs, notées sur le comportement durant toute la durée du salon : le respect des horaires, du règlement, du bien-être des animaux, l’entretien de la stalle, le comportement envers le public et les autres concurrents…
Après l’ensemble des épreuves, l’équipe a remporté la deuxième place de la section allaitante. «Nous ne nous attendions pas à arriver deuxième, c’était une réelle bonne surprise. D’autant plus que nous nous sommes débrouillés seuls. C’est vraiment une très belle expérience que nous ne vivrons pas deux fois. À la fin, on oublie la fatigue de ces cinq journées». Les étudiants ont apprécié l’ambiance qui régnait durant le Salon. Leurs proches et leur classe entière sont venus leur rendre visite. Au-delà du classement, ce que l’équipe retient c’est l’aventure humaine qu’ils ont vécue. «Le projet nous a aussi amené à aller à la rencontre des acteurs du monde agricole de notre région».