Lundi 18 mars, la préfecture, le Conseil départemental, la Chambre d’agriculture, et l’Agence de l’eau Rhin-Meuse ont signé une convention pour la mise en place d’une animation territoriale pour la protection des captages meurthe-et-mosellans.
« Les Assises de l’eau ont montré l'urgence d’agir collectivement pour restaurer la qualité de l’eau potable et mieux gérer la quantité», a rappelé, en introduction, Chaynesse Khirouni, la présidente du Département. Les acteurs concernés par la gestion des pollutions agricoles diffuses ou la distribution d’eau potable sont engagés, depuis plus de vingt ans, dans la préservation de la ressource en eau à travers le conseil agricole, l’expérimentation et l’amélioration des pratiques, l’implantation de cultures à bas niveau
d’impact (Bni)… «L’eau est au cœur des préoccupations du monde agricole», a rappelé Laurent Rouyer, le président de la Chambre d’agriculture. Le constat a été établi que les actions basées sur l’évolution des pratiques, dans un contexte de changement climatique ont atteint leurs limites, avec une qualité de l’eau qui ne s’améliore pas suffisamment, voire se dégrade dans certains secteurs. D’où la volonté émise par les différentes parties d’œuvrer collectivement.
C’est au sein du Conseil départemental, en présence du préfet, Françoise Souliman, de Laurent Rouyer et de Marc Hoeltzel, directeur général de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse, qu’une convention pour la mise en place d’une animation territoriale pour la protection des captages meurthe-et-mosellans a été signée, lundi 18 mars, pour une durée de quatre ans. «La signature de cette convention, aujourd’hui, démontre notre capacité à travailler ensemble», s’est réjouie Chaynesse Khirouni.
En pratique, deux postes vont être créés au sein de l’agence technique du Département, Meurthe-et-Moselle Développement, pour assurer l’animation, «en lien avec les opérateurs».
28 captages prioritaires
Sur le département, 65 captages d’eau potable sont concernés par des pollutions diffuses. Ils sont recensés dans le Programme d'Action Opérationnel Territorialisé (Paot) 2022-2027. Dans un premier temps, les efforts vont se concentrer sur 28 captages considérés comme prioritaires. Un des principaux leviers de protection des captages est l’implantation de cultures à bas niveau d'impact. Un objectif de surfaces implantées en Bni a été défini dans le cadre de la convention : il devra être, au minimum, de 60 % à l’échelle des aires d’alimentation des captages, de 80 % dans le périmètre de protection rapproché et de 60 % à l’échelle d’un bassin versant.
Un certain nombre d’actions et outils mobilisables ont été listés : accompagnement technique au développement des Bni, accompagnement financier, levier foncier, développement des filières… «Je suis convaincu du bienfondé des cultures Bni mais il faut des débouchés. Nous travaillons déjà le sujet de la Rhd avec le préfet, interpelle Laurent Rouyer. Cette convention est une ligne directrice commune, à nous d’œuvrer pour atteindre les objectifs». Pour y parvenir, le président de la Chambre d’agri-
culture appelle «à bien structurer nos forces vives entre nous». «Les cultures Bni sont une clé de la réussite mais cela ne peut pas se faire tout seul. L’Aerm peut accompagner financièrement les exploitants à travers les aides à l’investissement matériel, le sou-
tien au bio… Notre rôle, à l’Aerm est d’agir sur le préventif, nous ne finançons jamais des actions curatives», indique Marc Hoeltzel.
«Nous devons prendre soin de la ressource en eau, notre bien commun», insiste le préfet. Françoise Souliman n’a pas manqué de remercier les acteurs des efforts réalisés au cours des dernières années, «mais qui ne sont pas encore à la hauteur. Il nous faut passer d’une stratégie de "la bonne dose au bon moment" vers "la bonne culture au bon endroit". Le monde agricole agit de façon responsable sur le département. Les évolutions doivent être acceptables pour le monde agricole. Nous avons un engagement moral et éthique».