Une rencontre au champ sur le thème du tournesol était organisée par Terres Inovia, le 8 juillet, à Rosières-en-Haye (54). L'occasion de faire un point variétés.
En 2021, ce sont 38 000 ha de tournesol qui ont été semés en Lorraine. Du jamais vu pour une culture qui ne représentait qu’environ 2 000 hectares jusque dans les années 2010. Un tel développement méritait une rencontre au champ dédiée, organisée par Terres Inovia le 8 juillet.
Les échanges ont commencé dès l’arrivé sur la parcelle, où les participants s’étonnent de découvrir des tournesols peinant à dépasser un mètre vingt ! « Chez nous, ils sont plutôt à deux mètres », commente un agriculteur, qui se demande d’ailleurs si des plantes très hautes peuvent avoir un impact sur le rendement. "La hauteur n’est pas handicapante, rassure David Colin, technicien d’expérimentation chez Terres Inovia. Toutefois, une masse foliaire importante peut le devenir, car il faut que la plante l’entretienne, ce qui pourra retarder le mûrissement ». « Ils seront en revanche plus sensible au vent et à la verse », ajoute un des participants.
En plus d’être petits, les tournesols accusent un retard de stade de dix à quinze jours. « Nous avons semé profond, à quatre centimètres, par peur du froid. Ensuite, nous avons eu un mois de levée, contre dix à quinze jours l’année dernière, ce qui explique ces retards de stade », explique David Colin.
Privilégier des variétés précoces
De manière générale, l’équipe de Terres Inovia conseille de choisir plutôt des variétés précoces, et de réserver les variétés très précoces aux parcelles les plus froides, et septentrionales : « On peut aller chercher 5 à 10 % de potentiel en plus avec des variétés précoces, il ne faut pas s’en priver », explique Aurore Baillet, ingénieure régionale chez Terres Inovia.
Une fois la variété choisie et semée, encore faut-il que les graines ou les jeunes plantules ne soient pas dévorées par les oiseaux ! Ces dégâts peuvent entrainer le ressemis complet de la parcelle. « Ces attaques sont imprévisibles, explique Aurore Baillet, elles vont dépendre à la fois du climat, de la période de semis et du cycle de vie des animaux, de leurs besoins en nourriture. On risque d’avoir de plus en plus de problèmes à l’avenir, car les populations de pigeons augmentent, tandis que celles de corneilles noires restent stable ».