Charlotte Siméon, 18 ans, suit un BTS «Techniques et services en matériels agricoles» en apprentissage. Son vœu le plus cher est de devenir mécanicienne agricole, un choix professionnel qui reste rare chez les filles.
Charlotte Siméon n’est pas d’origine agricole, mais elle n’a pas choisi la mécanique tout à fait par hasard. «Mon père est mécanicien en cogénération, il intervient sur des moteurs d’unités de méthanisation, et sur des groupes électrogènes», explique-t-elle. Amie avec des filles d’agriculteurs, elle a découvert le travail des champs et la conduite d’engins agricoles dans son village de Momerstroff (57).
Une semaine à l’essai
Souhaitant s’orienter vers l’agriculture à sa sortie du collège, elle a préparé un Bac pro Agro équipement au Lycée agricole de Courcelles-Chaussy. Cette formation a confirmé son intérêt pour le matériel agricole, et l’a décidée à poursuivre dans cette voie. Un choix qui a quelque peu surpris son père, «j’ai cru qu’il allait tomber de sa chaise, mais maintenant, il me soutient et m’encourage», sourit-elle.
C’est aussi au lycée qu’elle a découvert le BTS «Techniques et services en matériels agricoles», lors d’une intervention du directeur de la Maison familiale rurale de Vigneulles-les-Hattonchâtel et d’un représentant d’EMC2. Contactée ensuite par la coopérative, elle a pris sur ses vacances scolaires de printemps, pour effectuer une semaine à l’essai dans sa filiale machinisme, C4M, à Mazeroy (57). Et elle a rejoint l’entreprise dès le mois de juillet, pour préparer son diplôme en apprentissage.
«Ils me font vraiment confiance»
Après les premières semaines de cours, «la formation se passe bien, nous avons des cours théoriques et une formation pratique en atelier, avec, par exemple, une panne à diagnostiquer sur un tracteur, explique Charlotte, l’avantage de l’apprentissage, c’est de pouvoir appliquer en entreprise ce que j’ai appris en formation». Dans sa classe, où elle est la seule fille, «les garçons ont été un peu choqués au départ, mais ça se passe bien», poursuit-elle. Une situation pas vraiment nouvelle pour elle, «au lycée, nous étions seulement trois filles dans la classe».
Bonne entente aussi avec les mécaniciens de C4M, et l’ensemble des salariés, «je touche un peu à tout, préparation de matériel neuf, réparation, ils me font vraiment confiance» assure la jeune fille, Si l’ordinateur fait partie des outils du quotidien, elle ne craint pas de «mettre les mains dans le moteur», et a hâte d’améliorer ses compétences, pour montrer aux clients, parfois un peu surpris, qu’ils peuvent faire confiance à une fille pour réparer leur matériel.
Elle peut aussi compter sur le soutien de son chef d’atelier, Louis Nollet, «il m’encourage, et m’assure que je suis vraiment capable». Il lui reste encore près de deux ans pour apprendre et se perfectionner, avec l’espoir, diplôme en poche, d’être embauchée comme mécanicienne dans l’entreprise, le métier qu’elle a choisi, et qui lui plaît.
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