Les premiers chantiers de récolte ont commencé fin juillet à la SCEA des Vergers de Gaudines à Gugney-aux-Aulx (88). Toutefois, les fortes chaleurs et la sécheresse ont retardé le mûrissement des fruits et l’apogée de la récolte était attendue autour du quinze août.
Vendredi 5 août, 8h30, une douzaine personnes, saisonniers et permanents, s’activent pour récolter mécaniquement les mirabelles. L’ambiance est calme, il faut dire que si le soleil revient déjà, une averse orageuse s’est déversée sur les travailleurs une demi-heure plus tôt. Une pluie très attendue, qui, si elle a trempée les vêtements, a également heureusement fait baisser les températures. « Hier, à neuf heures, c’était déjà étouffant », confesse Bertrand Perrin, associé de la SCEA vergers de Gaudines. De plus, bien que l’averse ne suffise pas à pallier le manque d’eau des derniers mois, Bertrand Perrin estime qu’elle sera bénéfique pour les arbres. « Les mirabelliers vont mieux respirer, mieux fonctionner, explique-t-il. En effet, avec les fortes chaleurs et la sécheresse, ils étaient entrés en repos végétatif. Les fruits ont du mal à mûrir. Ainsi, alors qu’on aurait pu croire que la récolte débuterait fin juillet, elle tarde ».
Montée en puissance autour du quinze août
Attendre le bon stade pour récolter, c’est aussi respecter les critères de l’IGP mirabelles de Lorraine, dont la couleur, le taux de sucre et le calibre. Alors, pour aider les producteurs à définir des dates de récoltes optimales, trois techniciens constituant le « relai mirabelles de Lorraine » viennent prendre des échantillons dans les vergers et les évaluent en laboratoire. « A partir de leurs analyses, et selon des références sur l’évolution de la maturité des fruits, ils prédisent une date de récolte, indique Bertrand Perrin. Cela offre une sécurité. Toutefois, les références ne fonctionnent pas bien en année chaude et sèche car les arbres rentrent en repos et les fruits mûrissent moins vite. Ils peuvent être amenés à revenir faire d’autres analyses ». Le producteur s’arme donc de patience, et espère une montée en puissance de la récolte dans les deux semaines entourant le 15 août.
Plus de quantité qu’en 2021
Cette année, les mirabelliers des vergers de Gaudines n’ont pas souffert des gelées, « contrairement à certaines zones en Meuse ou dans le Toulois », relate Bertrand Perrin, et la production, dont l’intégralité est livrée à la coopérative Vegafruits, devrait être « moyenne à bonne ». Le producteur espère que les 40 hectares de mirabelliers produiront autour de 450 tonnes de mirabelles, 60 % des fruits sont récoltés mécaniquement et destinés à la transformation. Les 40 % de mirabelles restantes sont cueillies à la main, une pratique qui se développe depuis les années 2000. Les mirabelles cueillies sont commercialisées comme fruits de bouche. « Nous cherchons un équilibre entre les débouchés et donc entre cueillette manuelle et récolte mécanique », explique Bertrand Perrin.