L’assemblée générale de la section Est de Sodiaal Union, qui regroupe les producteurs d’Alsace-Lorraine, se tenait le 4 mai, au Domaine de l’Asnée, à Villers-lès-Nancy, sous la conduite de Michel Rechenmann et en présence de Damien Lacombe, le président du groupe.
La reprise du contrôle exclusif de 100 % des parts de la marque Yoplait sur un périmètre européen, à l’automne 2021, a constitué le fait majeur de l’exercice écoulé. Michel Rechenmann a introduit la matinée en rappelant le plan de transformation de Sodiaal, entrepris en 2017 et qui s’est poursuivi, en dépit des « crises externes ayant impacté fortement la coopérative ». La restructuration industrielle se poursuit « en éliminant un certain nombre de foyers de pertes » et en effectuant des mises aux normes incontournables. La fermeture d’outils « coûte cher » indique Damien Lacombe, « mais, à un moment donné, il faut prendre des décisions ». Tout en argumentant sur le plan d’investissements de 600 M€ en cinq ans « dans des outils qui valoriseront mieux le lait demain ».
L’examen des comptes sociaux de la coopérative fait apparaître un chiffre d’affaires de 2.515 M€ (- 37,6 M€) et un bénéfice de 26,9 M€ (+ 0,5 M€). Le prix moyen A/B payé au producteur ressort à 340 €/1.000 l, en hausse de 15 € par rapport à 2020. Le prix toutes primes-toutes qualités confondues TPC/TQC s’élève à 376 €/1.000 l. Les volumes de lait traités en diminution de 233 millions de litres et l’optimisation des coûts de collecte ont permis une réduction des charges d’exploitation de 39 M€, à 2.436 M€.
Explosion des matières premières
Selon le responsable financier, les produits de grande consommation ont été impactés par le rééquilibrage des marchés post-covid : si les ventes en Gms ont été en baisse, un redressement partiel de la consommation hors domicile a été observé, sans toutefois retrouver le niveau de 2019. "Les cotations beurre-poudre ont fortement progressé, contribuant à la réduction des pertes sur ces commodités".
Le grand défi pour Sodiaal, comme pour toute la filière, en 2022, sera « d’arracher de nouvelles hausses tarifaires » dans le contexte inflationniste généralisé. Damien Lacombe commente un tableau édifiant présentant l’explosion du coût des matières premières depuis un an. Les 180 M€ d’inflations (énergie, emballages…) constatées fin 2021 pour le groupe, ont déjà plus que doublé, aujourd’hui.