Le confinement du printemps 2020 a mis en exergue la présence de tiques dans les jardins. Pour mieux comprendre le phénomène et caractériser le risque de piqures dans les jardins, l’Inrae et l’Anses lancent un dispositif local inédit : TIQUoJARDIN. Les citoyens volontaires, habitant Nancy et alentours, sont invités à collecter les tiques dans leur jardin.
Dans l’imaginaire collectif, les tiques sont présentes dans les forêts, les zones boisées et humides, ou encore dans les herbes hautes des prairies. Pourtant, le risque de piqûre dans les jardins publics et privés existe bel et bien. Entre 2017 et 2019, 28% des personnes ayant fait un signalement sur l’application, ont déclaré s’être fait piquer dans un jardin privé en France. Le taux de déclaration est monté à 47 % entre mars et avril 2020, période de confinement strict pendant laquelle les sorties à plus d’1 km du domicile étaient interdites.
S’il est établi qu’une partie des piqures de tiques a lieu dans les jardins privés, peu d’études on été réalisées sur ce risque de proximité en France. Pour mieux comprendre le phénomène, les partenaires du programme CiTIQUE lance un nouveau projet participatif local : TIQUoJARDIN. Après leur inscription en ligne, les citoyens volontaires – qui disposent d’un jardin d’au moins 100 m²- devront collecter les tiques présentes dans leur jardin, selon un protocole bien défini, les apporter aux laboratoires et répondre à un questionnaire. Le but est de connaitre les espèces de tiques présentes, les agents pathogènes qu’elles transportent et les facteurs qui influencent la présence de tiques dans les jardins ainsi que les risques de piqûres : distance et connectivité avec une forêt, type de végétation dans le jardin, activités pratiquées…
30 km autour du Grand Nancy
La collecte se tient du 5 mai au 11 juillet 2021. Trois points relais sont disponibles : à Champigneulles (chez un ambassadeur CiTIQUE), à l’Anses à Malzéville et au CPIE de Champenoux. Pour des questions de logistique liées à la remise du matériel nécessaire à la capture des tiques, le périmètre de l’étude est de 30 km autour de la métropole du Grand Nancy. « Nous avons limité le projet, dans un 1er temps, au secteur de Nancy, pour nous permettre de tester le protocole et d’optimiser notre organisation avant d’envisager un changement d’échelle. Nous avons besoin de la participation du plus grand nombre possible de citoyens pour la réussite de ce projet inédit et local », indique Pascale Frey-Klette, coordinatrice du projet CiTIQUE.
Les partenaires espèrent recueillir les données et les tiques d’au moins 200 jardins. Les premiers résultats globaux devraient être présentés fin 2021. « Une 2ème campagne de collecte aura lieu au printemps 2022, peut-être de façon étendue si la première campagne marche bien. Et au cours de l’automne – hiver 2022, nous créerons des groupes de travail pour co-construire avec les citoyens des stratégies de prévention des risques liés aux tiques dans les jardins, à partir des résultats du projet », précise Jonas Durand.