Lundi 14 octobre, les acteurs publics de Meurthe-et-Moselle étaient réunis à la préfecture de Meurthe-et-Moselle pour signer un appel à manifestation d’intérêt "Circuits alimentaires de proximité".
Cette semaine, un partenariat a été scellé entre les services de l’État, la Région Grand Est, le Grand Nancy, le Conseil départemental, la base de défense de Nancy, le Crous Lorraine, les services départementaux de l’Éducation Nationale, le Chru de Nancy, et la Chambre d’agriculture 54. Ensemble, ils ont signé un appel à manifestation d’intérêt (Ami) "Circuits alimentaires de proximité", visant à renforcer l’approvisionnement local des restaurants collectifs publics.
«L’engagement avait été pris au moment des évènements agricoles de l’hiver dernier», rappelle Madame le préfet, Françoise Souliman. Les services de l’État ont travaillé en étroite collaboration avec la Chambre d’agriculture 54, «à l’initiative de ce projet». Les objectifs de cet Ami sont de plusieurs ordres : «englober le plus grand nombre de producteurs possibles», incluant ceux de la Région Grand Est, «assurer une juste rémunération des exploitants, satisfaire les attentes des consommateurs en matière de sécurité alimentaire, tout en maîtrisant les dépenses», énumère le préfet. Le prix reste un critère déterminant pour les gestionnaires de restauration collective.
Plus d’approvisionnement local, c’est aussi «moins de gaz à effet de serre émis. Tout le monde est gagnant : les producteurs, les consommateurs et les acteurs publics. C’est l’une des signatures dont je suis le plus fière depuis un an. Elle démontre que lorsqu’il y a une volonté commune, on peut y arriver», a conclu Madame le préfet, avant de laisser la parole aux acteurs publics, à commencer par la Région Grand Est, représentée par Valérie Debord, vice-présidente, qui a rappelé que «le monde agricole souffre énormément. Nous avons besoin des agriculteurs pour un territoire souverain et garantir la sécurité alimentaire. L’intérêt de cet Ami est d’inscrire les filières dans la durée, c’est aussi une forme de garantie d’achat pour les agriculteurs».
Demande croissante en produits locaux
Chaynesse Kirhouni, la présidente du Conseil départemental 54, s’est dit heureuse de signer ce partenariat «vis-à-vis des agriculteurs, des consommateurs mais aussi du territoire», rappelant que le Conseil départemental engage chaque année 30 millions d’euros pour fournir 20.800 demi-pensionnaires des 66 collèges publics dont il a la charge, ce qui représente «75 % des élèves».
Mathieu Klein a, pour sa part, rappelé les engagements de la Métropole du Grand Nancy envers l’agriculture locale. «La Métropole, en lien avec le Pat Sud 54 et la communauté de communes Terres Touloises travaille à la mise en place d’un marché d’intérêt local, qui a pour objectif de répondre à l’impératif d’augmentation de la capacité de production et d’articulation de l’offre et de la demande, toujours croissante, en produits locaux et régionaux». Par ailleurs, dans le dernier Plui, la Métropole a augmenté «de façon significative et inédite les surfaces agricoles, notamment pour installer des maraîchers. Le maraîchage, ce n’est certes pas l’eldorado, mais c’est ce qui correspond le mieux à un territoire urbanisé. L’agriculture urbaine peut contribuer, aux côtés de l’agriculture traditionnelle, à renforcer la souveraineté alimentaire territoriale», estime le président de la Métropole.
Des marges de manœuvre
Vice-présidente de la Chambre d’agriculture 54, Sophie Lehé a salué les collectivités «qui s’impliquent et veulent aider au développement de la production locale». En pratique, «il n’y aura pas d’appel d’offre groupé pour le moment», a indiqué le secrétaire général de la préfecture, Julien Le Goff. «Nous allons donner la possibilité à des consortium de répondre aux appels d’offre et nous allons porter ces informations aux décideurs publics». Dans les faits, les services de l’État travaillent avec des intermédiaires : «des grossistes, dont beaucoup viennent déjà du Grand Est, mais aussi des coopératives, et des groupes comme Pomona ou Grand Frais qui sont demandeurs de relations partenariales avec les acteurs publics», indique le secrétaire général. Il existe un certain nombre de codes pour les commandes publiques. Mais Julien Le Goff assure : «il existe des marges de manœuvre pour faire la part belle à la production locale. Nous n’arriverons jamais à 100 % de produits locaux, l’objectif serait d’atteindre 75 %».