Le jeudi 24 octobre, Agrimax accueillera un concours amical de tonte de moutons au sein du pôle ovin, au cœur du hall C. 20 tondeurs et 200 brebis sont attendus pour l’occasion. Rencontre avec Mathieu Toussaint et Henri Duchaux, deux éleveurs-tondeurs mosellans.
La Lorraine, une terre de tondeurs de moutons ? C’est en tout cas ce que pourrait laisser penser les récents évènements qui se sont déroulés sur le territoire : en 2023, Rambervillers accueillait le championnat de France de tonte de moutons et en août dernier, c’était au tour de Réchicourt-le-Château d’accueillir un concours du circuit officiel, «qui en compte quatre en France, qui tournent chaque année entre les régions», indique Mathieu Toussaint, éleveur-tondeur à Foulcrey (57), organisateur du concours de tonte qui se tiendra à Agrimax.
Installé depuis 2017, il est à la tête d’une troupe de 900 brebis, en sélection Texel et Île de France. Il a donc de quoi s’entraîner chez lui. Il a commencé les concours, «pour rencontrer les collègues, se mesurer aux autres et aussi et surtout pour l’ambiance». Durant quelques années, il a officié comme tondeur professionnel, «mais aujourd’hui je n’ai plus le temps». Jeudi 24 octobre, il concourra auprès d’une vingtaine de tondeurs, dont trois Hollandais et un Belge, et tentera de remporter le titre de meilleur tondeur d’Agrimax. «C’est un concours amical, il ne fait pas partie du circuit officiel».
Salarié et tondeur professionnel
Parmi les tondeurs, Henri Duchaux, vingt-sept ans, salarié sur l’exploitation familiale en élevage ovin, en Moselle, et tondeur professionnel depuis 2020. Il officie sur la Lorraine. Après un Bts en productions animales, Henri a poursuivi par deux années en école de commerce et de gestion agricole à Angers. «J’ai toujours eu à cœur de m’installer. Mais en attendant le changement de génération, j’ai souhaité prolonger les études pour acquérir des compétences et m’ouvrir un emploi avant l’installation», explique le jeune homme.
Il a tondu ses premières brebis sur la ferme avant de créer son activité. Et pour emmagasiner de l’expérience, il a réalisé deux voyages à l’étranger, l’un en Nouvelle-Zélande et l’autre en Australie. «Une fois quatre mois et une fois cinq mois». Là-bas, la tonte est une entreprise comme une autre. «J’étais tondeur salarié et je me déplaçais de ferme en ferme». Outre les compétences acquises pour son métier de tondeur, Henri a eu l’occasion de découvrir de nombreux systèmes. «Toutes ces expériences me serviront pour mon installation».
Henri a participé a ses premiers concours en 2021. Cette année, des brebis de la ferme familiale seront présentes. «Il y a toujours quelques craintes, notamment sanitaires, d’emmener des animaux sur des rassemblements tels qu’Agrimax, mais je suis pour le développement des animations autour de la tonte, pour faire découvrir le métier, qui reste marginal. Il y a entre 100 et 150 tondeurs professionnels en France». Nombreux sont les tondeurs double-actifs. «La tonte est une activité technique et très physique. Il faut écouter son corps quand il dit qu’il faut arrêter», confie le jeune homme, qui souligne «la bonne dynamique» parmi les jeunes tondeurs de Lorraine. «C’est motivant».
Henri compte poursuivre son métier de tondeur après son installation. «Il y aura un équilibre à trouver, mais je ne suis pas prêt d’arrêter mon activité. Elle me permet de rencontrer du monde et de me créer un réseau professionnel», sourit le jeune homme.
Vitesse et qualité de tonte
Près de 200 brebis seront tondues à Agrimax. Mathieu Toussaint détaille les modalités : «dans les concours de tonte, nous sommes notés sur trois critères : la vitesse compte pour 40 % de la note, la qualité 30 % et la propreté 30 %». Le tondeur doit notamment couper du premier coup de tondeuse la laine sans repasser pour éviter les fausses coupes (petites mèches coupées lors de la repasse qui déprécient la toison). Chaque fausse coupe est pénalisée suivant un barème durant la tonte. Les juges évaluent la finition de la brebis une fois tondue. Il s’agit de pénaliser chaque mèche de laine laissée sur le dos de l’animal et les éventuelles coupures suivant un barème de grandeur ou de gravité. Des pénalités de temps peuvent être également comptabilisées. C’est le tondeur qui a le moins de pénalités qui remporte l’épreuve. Souhaitons bonne chance à l’ensemble des participants.
Nouvelle dynamique pour le pôle ovin Outre le concours de tonte, qui se tiendra le jeudi, le pôle ovin fera l’objet de diverses animations tout au long des trois journées, autour des races présentes : Rouge de l’Ouest, Suffolk, Texel, Berrichon du Cher, Ile de France, Mouton Charollais, Est à laine Mérinos et Dorper. « Le mercredi se dérouleront des Ovinpiades de découverte, présente Laura Krzywkowski, conseillère spécialisée ovins caprins à la CDA 57, en charge de l’animation du pôle ovin. Il y aura différents ateliers animés par des techniciens autour de l’installation, de la filière, de la génétique… Les élèves seront aussi amenés à manipuler ». Près de 80 élèves en provenance des lycées agricoles de Pixérécourt et de Courcelles-Chaussy, de la MFR de Vigneulles et de l’EPL Agro de Bar-le-Duc sont attendus à Metz Expo pour l’occasion. Et nouveauté cette année : un concours de découpe de viande d’agneau avec des apprentis du Centre des Métiers et de l’Artisanat se déroulera également le mercredi. « Ce sera l’occasion d’un temps de rencontre et d’échanges entre les élèves des lycées agricoles et les apprentis bouchers », souligne la conseillère. Le travail des chiens de troupeaux sera, par ailleurs, mis en avant, à l’occasion de plusieurs temps de démonstration. Le vendredi se tiendra la traditionnelle vente de béliers. Près de 150 mâles, toutes races confondues, seront mis en vente. |