Début octobre, des élèves de l’Epl 54 Pixérécourt ont suivi une formation «10 de conduite agricole». Une opération menée à travers la France, depuis 1972, par Groupama, la Police Nationale (Crs), Claas et TotalEnergies.
Du 7 au 10 octobre, des policiers des Compagnies Républicaines de Sécurité (Crs) ont fait halte à Pixérécourt. Deux classes, une de première et une de terminale Stav, ont bénéficié de leurs conseils. La formation entre dans le cadre de l’opération "10 de conduite agricole", menée à travers la France, depuis 1972, par la Police nationale en partenariat avec Groupama, Claas et TotalEnergies ; et dont l’objectif est de sensibiliser les jeunes de l’enseignement agricole aux bons réflexes d’utilisation des engins agricoles et à la prévention.
Une équipe de sept policiers nationaux, de compagnies et régions différentes, se consacre tous les ans à l’opération "10 de conduite agricole". Ils effectuent, tout au long de l’année scolaire, un tour de France des établissements d’enseignement agricole. Ils se déplacent avec un camion qui transporte le matériel pédagogique ainsi que deux tracteurs de chez Claas, «nous bénéficions de deux tracteurs neufs chaque année», indique le brigadier-chef et référent adjoint « 10 de conduite agricole », David Roudaut.
Conduite en sécurité
L’opération est destinée aux élèves de la seconde à la terminale. «Nous intervenons également au sein de l’école d’ingénieurs de Purpan, à Toulouse». La plupart des jeunes formés ont entre 16 et 18 ans et ne sont donc pas encore titulaires du permis ; les plus âgés ont, pour certains d’entre eux, commencé la formation au permis de conduire. «Il y a beaucoup de restrictions à ces âges-là» même si, en pratique, beaucoup ont déjà manipulé un tracteur. La conduite sur route, notamment, est interdite aux moins de 15 ans, même accompagnée. «Après la formation, ils ne peuvent plus dire qu’ils ne connaissent pas les règles. Nous faisons en sorte qu’ils perdent quelques mauvais réflexes», sourit le brigadier-chef.
En salle, les formateurs rappellent les aspects réglementaires et les règles de sécurité. Photo : H.Flamant.
Le parcours pédagogique est animé en deux temps : une partie théorique en salle et une partie pratique sur le terrain. La formation théorique en salle aborde la législation, le code de la route, le code du travail, ainsi que le code des assurances. Les connaissances acquises sont évaluées au moyen d’un Qcm sur le code de la route, l’environnement routier et la sécurité des personnes au travail. Le mercredi matin, avec le groupe de terminale, les échanges vont bon train autour de la réglementation, de la vitesse sur route, de l’entretien, du contrôle des engins de levage… mais aussi des accidents. Le moniteur n’hésite pas à donner des exemples concrets. «Des accidents, il y en a tous les jours, avec des ensileuses, des mélangeuses. Vous devez être conscients que vous utilisez du matériel dangereux. N’essayez pas de gagner cinq minutes au risque de vous faire arracher un bras. Prenez soin de vous», essaie de sensibiliser le formateur.
Sensibiliser sur les conduites à risques
Malgré une baisse régulière des accidents depuis une dizaine d’années, encore près de 500 sinistres graves se produisent chaque année, dans lesquels un tracteur est impliqué, avec de graves conséquences comme des incapacités permanentes. Depuis plusieurs campagnes qu’il forme les élèves dans les lycées agricoles, David Roudaut a vu les comportements évoluer, notamment sur l’usage du téléphone et la consommation d’alcool et de stupéfiants. La formation permet justement de sensibiliser les jeunes des dangers d’une conduite à risques.
À quelques pas de là, une autre partie de la classe a investi la piste d’exercices. Les deux policiers présents rappellent les bons réflexes à adopter avant d’allumer le tracteur : réaliser une vérification externe rapide, bien s’installer dans le tracteur, vérifier le fonctionnement des phares et du gyrophares, et également la présence de la carte grise… Une fois les consignes données, chacun met en œuvre ce qu’il a appris au cours de deux exercices : la réalisation d’une marche arrière avec une presse attelée au tracteur et la manipulation d’une botte de paille avec un chargeur frontal. Les élèves sont notés sur une trentaine de critères. La note finale est prise en compte par l’établissement.
Près de 40 établissements scolaires sont visités entre septembre et juin. Et chaque automne, les 25 meilleurs élèves de France participent à un championnat de France scolaire de "10 de conduite agricole", avec des lots à la clé.
L'opération "10 de conduite agricole" a fait halte à Pixérécourt début octobre. Photo : H.Flamant.
