Les consultants d’Optival ont fait un focus sur le colostrum, le 24 février, à l’occasion d’une réunion territoriale organisée en Meuse.
Après une présentation des services de la coopérative, les échanges se sont focalisés sur le colostrum, sa qualité et les bonnes pratiques pour le distribuer. En effet, Optival propose à ses adhérents des contrats de vente du colostrum excédentaire à Ingredia, filiale de Prospérité fermière. Le litre de colostrum, uniquement celui des vingt-quatre premières heures après la naissance, est valorisé entre 0,6 et 4,2 € en fonction de sa concentration en immunoglobulines g. Les seaux pour recueillir le colostrum, un seau par vache et par traite, sont transmis à l‘éleveur par Ingredia via Optival, qui s’occupe aussi de les récupérer dans les fermes. Pascal Noël, en charge du dossier chez Seenorest, estime que dans un élevage avec « soixante-trois vêlages à l’année dont quarante-deux multipares, on pourrait valoriser 399 litres de colostrum. Avec un prix moyen de 2,48 € / l, cela représente 989 € par an ».
Ne pas distribuer le colostrum en dessous de 50 g/l d’IG g
Outre ce bénéfice financier, il s’agit de prendre l’habitude de mesurer la teneur du colostrum en immunoglobulines g (Ig G), les anticorps. En effet, plus la concentration en Ig G du colostrum sera élevée, plus le colostrum sera de qualité, et meilleur sera le transfert immunitaire de la mère vers le veau. « Un colostrum est de bonne qualité à partir de 100 g/l d’Ig G, soit 27 Brix, et de mauvaise qualité en dessous de 50 g /l d’Ig G, soit 22 Brix. En dessous de cette teneur, je conseillerai de ne pas le distribuer et d’utiliser plutôt un colostrum de bonne qualité, que vous auriez conservé au congélateur. En revanche, vous pouvez toujours le vendre, jusqu’à 18 Brix, même si le prix au litre n’est pas très élevé », explique Justine Grenier, consultante nutrition santé chez Seenorest. Celle qui est aussi vétérinaire revient aussi sur l’intérêt du colostrum. « Il est primordial pour la santé des veaux ».
Soigner l’alimentation des vaches taries
Plus un colostrum est de qualité, et moins il en faudra pour assurer un bon transfert d’immunité. Mais, quels facteurs peuvent jouer sur la qualité du colostrum ? « Les pertes de lait avant vêlage, diminuent la qualité, de même que les boiteries, même si pour ce facteur, nous n’avons pas encore d’explication. La vaccination des mères contre les diarrhées des veaux, augmente en revanche le taux d’Ig G. On observe aussi une meilleure qualité du colostrum à partir de la troisième lactation. Il faut aussi faire attention à maintenir une alimentation assez protéinée avant vêlage, afin que la vache puisse fabriquer les anticorps », explique la consultante nutrition santé.