A l’heure de l’installation, le projet de développement de l’atelier naisseur Limousin de Xavier Pierçon est passé par la construction d’un nouveau bâtiment. Conçu dans l’optique du bien-être de l’éleveur et de l’animal. En trois mots : espace, luminosité et ventilation, le tout très raisonné.
La cinquantaine passée, Laurent et Dominique Pierçon, associés au sein de l’Earl de Saintignon, parents de deux enfants, avaient à cœur de réfléchir à la transmission de leur exploitation agricole. De façon à pouvoir anticiper dans de bonnes conditions. Producteurs de viande et de cultures de vente à Baslieux, à l’extrême nord de la Meurthe-et-Moselle, les conditions d’exercice de l’élevage de 70 mères allaitantes étaient loin d’être idéales. Dans les bâtiments anciens, enclavés dans le village, les animaux étaient logés, pour partie en stabulation et pour partie à l’attache. Autant dire la pénibilité du travail vécue par les éleveurs, et les conditions sanitaires non idéales offertes aux vaches nourrices. Sans compter les nuisances potentiellement ressentie par le voisinage et l’éventualité de contraintes nouvelles qui pourraient advenir d’une future municipalité.
Décision collégiale
Au sortir de son bac « sciences et technologies de l’agronomie et du vivant (Stav) », Xavier, le fils, devient salarié sur l’exploitation familiale. Il manifeste un véritable engouement pour l’élevage Limousin, présent sur la ferme depuis 1976. Ses parents décident de lui céder la partie animale de leur activité, en vue de son installation en individuel à 19 ans, en mai 2017, eux conservant l’atelier céréales. C’est ainsi qu’a muri l’idée de la construction d’un nouveau bâtiment sur un terrain à l’extérieur du village. « C’est le projet de Xavier, mais la décision a été collégiale », explique Laurent Pierçon.
Ensemble, ils visiteront une petite dizaine de réalisations dans tout l’Est de la France. Deux retiendront tout particulièrement leur attention et les inspireront : un élevage dans l’Aisne et celui de Denis Schmitt, à Atton (54) chez qui Xavier a effectué un stage. Le bâtiment à ossature métallique a été commandé au constructeur belge Sylvain Hermann, à Virton.
Voute lumineuse
L’ouvrage mesure 50 mètres de long et 50 mètres de large. Il est conçu en deux niveaux pour bénéficier de « l’effet cheminée » : une partie centrale de 17 m, avec deux appentis décalés d’un mètre de chaque côté. Le bâtiment comprend trois couloirs d’alimentation latéraux pour les veaux et un couloir central pour les vaches. Des boxes carrés de 12 m x 12 m accueillent les vaches sur aire paillée. Derrière chacun de ces espaces, ont été aménagés des boxes à veaux de 12 m x 4 m, permettant d’isoler deux vaches qui viennent de vêler, un choix systématique qui facilite la surveillance. Une barrière de tétée peut s’accrocher et un abreuvoir y est positionné. C’est aussi l’endroit où se pratiquent les éventuelles césariennes. « Nous avons opté pour le tout cornadis, y compris pour les veaux, c’est pratique pour la vaccination », détaille Xavier Pierçon, s’appuyant sur les conseils « éclairés » de la famille Mathis, Equipement Agricoles du Xaintois, fabricant de tubulaires dans les Vosges.
Après recherches personnelles et discussion avec le vétérinaire sanitaire, des décisions ont été prises pour donner un coup de pouce à la ventilation naturelle. Des tôles à ventelles de 2 m, permettant la pénétration du vent ont été installées sur le bardage côté ouest, ainsi que deux écailles dans la toiture, une légère surélévation des tôles dans leur zone de recouvrement. Sur la face est, le dispositif a été limité à 1 m de ventelles et une écaille en toiture.