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Chèvres de Lorraine, un cadre pour l’éco-pâturage

Les chèvres de William Rouleau bénéficient de 10 ha d’herbe sur les terrains de Novacarb. Une herbe que cette race rustique valorise bien. Photo : H.Flamant
Les chèvres de William Rouleau bénéficient de 10 ha d’herbe sur les terrains de Novacarb. Une herbe que cette race rustique valorise bien. Photo : H.Flamant

Éleveur de chèvres sans terre, William Rouleau a conclu un accord avec l’entreprise Novacarb pour installer ses animaux sur ses terrains en herbe. 

Les chèvres, de petits animaux pour lesquels William Rouleau se passionne depuis tout petit. «Mais je n’avais pas de famille agricole. C’était un frein à l’époque pour s’installer», confie l’éleveur. Il s’oriente alors vers le métier de paysagiste. Mais sa passion est toujours présente. Il se rend alors en Haute-Savoie où il apprend le métier de chevrier. «C’est là-bas que j’ai découvert l’existence de la Chèvre de Lorraine», indique celui qui est pourtant originaire de la région.

En 2020, il décide de revenir en Lorraine pour monter son propre troupeau. «J’ai contacté les Amis de la Chèvre de Lorraine et tout s’est accéléré». Sur les conseils d’André Poinsard, le président de l’association, il décide d’entrer en relation avec les industriels du secteur pour proposer ses services pour l’entretien de leurs surfaces en herbe. Étant installé à Laneuveville-devant-Nancy, il se rapproche, d’abord de Novacarb. «Ils m’ont accueilli à bras ouverts. Je suis arrivé au moment où ils renégociaient leur contrat pour l’entretien de leurs surfaces. Je dispose de 10 ha en “prêt à usage” pour le terrain et le bâtiment, un algeco dont ils n’avaient plus l’utilité». Depuis, l’éleveur a construit une première étable en bois.

24 chèvres à la traite

Mais à quoi bon disposer de terrains si on n’a pas de troupeau ? «À cette période, André souhaitait arrêter et cherchait à vendre son troupeau. J’ai eu la chance de récupérer un cheptel complètement constitué». Il a fallu toutefois que tout le monde s’apprivoise. «Les chèvres m’ont vite appris les choses», sourit William Rouleau.

L'éleveur possède actuellement 18 chèvres laitières et 6 en pension, soit 24 chèvres à la traite. «À terme, j’aimerais monter à 35 chèvres laitières». Depuis un an, il transforme la production laitière en fromage frais qu’il vend en direct. Il a installé le quai de traite et le laboratoire dans un ancien café-restaurant inoccupé, juste à côté de Novacarb.

Des initiatives qui se multiplient

Quant aux mâles, «ils sont castrés et je les utilise pour l’éco-pâturage. Je travaille avec la municipalité de Jarville-la-Malgrange et le Centre Psychothérapeutique de Nancy à Laxou». Face à la demande grandissante des collectivités, un groupe de réflexion dédié au sujet s’est constitué au sein du conseil d’administration des Amis de la chèvre de Lorraine. S’appuyant sur le travail de la fédération française d’éco-pâturage et de pastoralisme, ils ont rédigé une charte de bonnes pratiques d’éco-pâturage adaptée aux spécificités de la Chèvre de Lorraine. «La charte sera soumise au vote à la prochaine assemblée générale», indique André Poinsard. 

Retrouvez le reportage complet dans notre édition du 8 septembre.