L’assemblée générale de Cobevim s’est tenue à Nogent (52), le 17 juin. Malgré un chiffre d’affaires en hausse et des prix de vente records pour l’agneau, l’augmentation des coûts de production, en particulier de l’alimentation, soulève des inquiétudes.
La coopérative de viande ovine affiche de bons résultats pour 2021, mais le président Stéphane Roussey alerte : « Nous avons une très grosse inquiétude pour 2022, surtout à partir du second semestre où nous craignons une envolée des coûts de production. Le coût de l’alimentation animale a déjà bondi de 100 €/t et selon les experts, ce n’est qu’une première marche ».
L’inflation généralisée due au conflit en Ukraine soulève des inquiétudes. Pour le président les aides aux éleveurs mises en place dans le cadre du Plan de résilience « ne suffiront pas à compenser les hausses à venir », il déplore une absence de « visibilité dans les tarifs, dans les disponibilités, dans les stocks, ce qui fait perdre la raison sur le type de stratégie à adopter ».
Résultats en hausse
Le chiffre d’affaires de la coopérative s’élève à 18,84 M € (+5,66 %). Plus de 96 000 animaux ont été collectés (-6000 en un an), dont 75 000 agneaux. Les plus gros contributeurs sont les départements de la Haute-Marne (16 000 agneaux), des Vosges (10 300), de la Meurthe-et-Moselle (10 200) et de la Meuse (9 100). Les cours des agneaux ont fait un bond significatif pour atteindre une moyenne de 7,20 €/kg en 2021 (+0,75 €). « Malgré cette hausse encourageante, il en faudra encore pour faire face à l’inflation généralisée » estime le directeur David Thenail.
L’activité approvisionnement affiche 5,2 M€ de chiffres d’affaires (+3,7%), en progression régulière depuis 20 ans.
Maintenir la filière ovine
Selon Frédéric Avond, président de la société d’abattage Alpes Provence Agneau, le marché de l’agneau est porteur : « Le marché mondial apporte de la plus-value à la production française et européenne car l’Océanie produit de moins en moins et se tourne vers l’Asie pour exporter, en particulier vers la Chine qui est un gros consommateur. Cette viande ne vient ni sur le marché européen, ni sur celui du Moyen Orient. Ce dernier achète donc de l’agneau en Europe. Même si la consommation de viande est en baisse et pose des problèmes de filières, la production ovine a de l’avenir en France ».