Installé en 2017 à Rouves, Julien Georges n’a de cesse d’améliorer la génétique de son troupeau de vaches Charolaises. Des efforts qui sont aujourd’hui reconnus : Parfait, taureau de 30 mois acheté en 2021 en Vendée, a été sélectionné pour le Salon de l’Agriculture.
La race Charolaise, Julien Georges baigne dedans depuis sa plus tendre enfance. Son père a démarré l’élevage allaitant dans les années 80. « Les animaux ont rapidement été inscrits au Herd Book Charolais et il a participé à son premier concours départemental en 1991 ». Depuis, l’élevage a également participé à des évènements nationaux. Julien était de tous les concours. « La Charolaise est aussi une vraie passion pour moi aujourd’hui ». Il le reconnaît, ça n’a pas toujours été le cas. « Plus jeune j’aimais les animaux, comme tous les enfants. Un jour, nous sommes allés visiter l’élevage Picaut à Vergaville (57). Je suis tombé en admiration pour Heidi, une vache Charolaise qui a été primée dans de nombreux concours en France. À partir de là, je me suis dit que je voulais faire de la sélection en race Charolaise pour produire une Heidi et l’emmener en concours », confie le jeune éleveur.
En 2017, il reprend une ferme à Vittonville. « Mon père exploite à Rouves. Nous avons préféré garder deux structures distinctes mais nous travaillons ensemble », précise le jeune homme. La ferme qu’il a reprise ne comportait pas d’élevage. Julien est allé dans le berceau de la race pour constituer une partie de son troupeau. « J’ai eu l’opportunité de reprendre une partie du cheptel de Gérard Delangue, un grand sélectionneur de Saône-et-Loire qui partait en retraite sans repreneur ». Aujourd’hui Julien possède un troupeau de 60 vaches charolaises, inscrites au Herd Book Charolais, en système naisseur.
30 mois et 1460 kg
Le jeune éleveur affiche une vraie volonté d’améliorer le niveau génétique de son troupeau. La reproduction se fait quasi exclusivement en monte naturelle. Julien possède cinq taureaux, parmi lesquels Parfait, 30 mois et 1460 kg. « Je l’ai acheté à une vente à La Roche-sur-Yon, en Vendée, en 2021. C’est un fils de Major, qui a été champion à Paris à la fin des années 90 et de Brésilienne, une Charolaise qui a été championne au concours national, en 2007. C’est un taureau très laitier, c’est ce que je recherche aujourd’hui. Il a aussi une bonne largeur de dos, un super bassin, un bon grain de viande et il se déplace bien », énumère Julien Georges. S’il privilégie la monte naturelle, il a toutefois fait prélever Parfait. « J’ai 240 doses d’avance. Nous ne sommes jamais à l’abri d’un souci avec un taureau ». Les premiers produits de Parfait naissent actuellement sur la ferme. Le jeune éleveur se montre satisfait du potentiel des jeunes veaux.
En 2022, Julien Georges a emmené Parfait au concours national, à Moulins. « Il a fait premier prix dans la catégorie des taureaux juniors ». Poussé par ses confrères éleveurs, conscients du potentiel de Parfait, Julien Georges a fini par inscrire le jeune taureau à la pré-sélection pour Paris.
Dans l’allée Prestige
Trois juges du Herd Book Charolais ont sillonné la France, début janvier, pour juger la centaine d’animaux présélectionnés. Quarante ont retenu l’attention du jury et participeront au Salon de l’Agriculture à Paris : vingt vaches et vingt taureaux. Parmi lesquels Parfait. Julien Georges a appris la nouvelle par téléphone, le lundi 16 janvier. « C’était beaucoup d’émotion et de fierté. Paris c’est le top du top pour un sélectionneur, c’est notre « Champions League » à nous. Nous serons en compétition avec les meilleurs élevages Charolais de France ». Le concours doit démarrer le jeudi 2 mars à 13h00.
Autre motif de satisfaction pour le jeune éleveur : la catégorie de Parfait a été sélectionnée pour résider dans l’allée « Prestige » du Salon de l’Agriculture. « C’est l’allée où passent tous les politiques ». Mais, alors qu’habituellement les animaux en concours restent cinq jours sur place, ce positionnement dans l’allée « Prestige » signifie que Parfait devra être présent sur la totalité du Salon. Ce qui va nécessiter un peu de logistique. « Je vais faire trois allers-retours sur les dix jours du SIA, pour être un peu présent sur la ferme ».
Julien Georges se dit « fier de représenter les races à viande » au Salon de l’Agriculture. « L’agriculture française est forte, il faut communiquer dessus ». Le jeune éleveur espère pouvoir faire passer certains messages, « des infos du terrain », auprès des politiques, notamment du président Emmanuel Macron. « Il ne faut pas que les politiques lâchent l’agriculture française ».