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Maîtriser la multiplication des semences

Installé à Sillegny en Moselle depuis 1984, François Lespagnol cultive aujourd’hui plus de 300 hectares, épaulé par son épouse et trois salariés. Éleveur de vaches charolaises et adepte de la polyculture, il consacre également une quarantaine d’hectares à la multiplication de semences fourragères, mêlant graminées et légumineuses.

Une activité transmise de génération en génération au sein de sa famille, qu’il a naturellement reprise à la retraite de ses parents. Pour se former, il a pu compter sur l’appui de ses proches ainsi que sur l’accompagnement d’un technicien chargé du suivi des cultures. Aujourd’hui délégué aux cultures fourragères pour la FNAMS Grand Est (Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences), il en détaille toutes les étapes de production.

Semer

« Avant même de semer, il faut garantir la propreté de la parcelle. Il faut anticiper par l’application de cultures propres qui ne laissent pas de résidus, mais aussi des phases d’interventions chimiques anticipées pour éliminer un maximum de maladies. Un technicien passe pour voir la parcelle et s’assurer de son état », explique le producteur. Les semences qu’il utilise proviennent de la FNAMS, qui veille à garantir la pureté variétale et obtenir les dérogations nécessaires auprès du ministère de l’agriculture pour l’utilisation de certains produits dans leur production.

Cultiver

Pour s’assurer de la pureté variétale lors de la production, il précise que les semences multipliées dans le Grand Est sont utilisées dans l’Ouest de la France et vice versa. Cela permet de garantir l’isolement par la distance. D’autres facteurs entrent aussi en jeu, comme le vent, ou les barrières physiques (implantation de haies). La pureté est également contrôlée par l’application de désherbage chimique localisé et par des opération d’épurage manuel. « Un travail chronophage mais essentiel, déclare François Lespagnol. « Lors de la croissance des semences, il faut prévoir des passages réguliers sur la parcelle, s’assurer de ne pas observer de rumex, sinon le produit est tout de suite non récupérable et nous ne pouvons pas le vendre».

François Lespagnol surveille aussi régulièrement l’apparition de ravageurs afin de les éliminer au plus tôt, généralement par des traitements chimiques.

Récolter

Il est possible d’exécuter plusieurs fauches pour valoriser au maximum les semences. « Pour la production de trèfle, nous exécutons une première coupe en mai à environ 20 cm, puis nous pouvons enrubanner le produit et prévoir une seconde fauche au mois d’août » indique-t-il.

La récolte est une étape sensible, essentielle pour garantir non seulement la pureté mais aussi la qualité du produit. Les équipements de récolte sont soigneusement entretenus avant chaque passage afin de limiter les risques d’impuretés avant la phase de conservation.

Conserver

La dernière étape, pour une bonne gestion des semences multipliées, réside dans les conditions de conservation et de stockage. « Il faut récolter lorsqu’il fait sec dehors. Puis nous effectuons un séchage à froid, qui permet de réduire le taux d’humidité de 30 % à 9 %. Le stockage se fait à plat, et nos locaux sont ventilés à l’air froid pour garantir une bonne aération », précise le producteur de semences fourragères.