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Une diversité de débouchés pour les produits fermiers

Arboriculteur à Boucq et Beaumont, Frédéric Denizot a installé un distributeur automatique de produits fermiers à Flirey, sur un carrefour stratégique. Photo : H.Flamant
Arboriculteur à Boucq et Beaumont, Frédéric Denizot a installé un distributeur automatique de produits fermiers à Flirey, sur un carrefour stratégique. Photo : H.Flamant

Le 17 octobre, la Chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle et le Pays Terres de Lorraine ont convié les porteurs de projets à une matinée d’échanges sur les circuits courts. Les deux structures avaient programmé la rencontre au tout jeune « Relais Miam », à Flirey.

A celui qui souhaite vendre ses produits fermiers, s’offre pas moins d’une quinzaine de types de débouchés. Chacun des circuits de vente induit une organisation et des investissements différents. Pour cette matinée d’échanges, la CDA54 avait convié trois agriculteurs qui mobilisent des débouchés différents : le magasin de producteurs, le distributeur automatique et la grande distribution. 

Un carrefour passant

Rien ne prédestinait Frédéric Denisot, arboriculteur à Boucq et Beaumont, à développer un distributeur automatique à Flirey. Il vend sa production via la coopérative Végafruits depuis les années 80. Il a toutefois une petite expérience en vente directe avec ses fruits.

Si Boucq et Beaumont ne sont pas des villages passant, en revanche Flirey, « qui n’est qu’à 5 km de Beaumont », est traversé par deux départementales passantes (axe Pont-à-Mousson/Commercy et Toul/Verdun). Lorsque l’idée d’installer un distributeur automatique a émergé, Frédéric Denizot est allé en parler à la mairie « qui a vu d’un très bon œil ce projet. Le secteur est un désert en matière de commerce. La mairie a vu tout de suite l’intérêt pour ses administrés », confie l’arboriculteur.

Le distributeur a été installé sur le domaine public. « J’ai eu quelques contraintes pour l’installation mais la mairie ne me demande rien financièrement ». L’investissement financier pour la dalle béton, le distributeur automatique, le chalet qui l’abrite, la logistique, la connexion à internet… se monte à 80.000 euros. 

Finalement, le plus difficile, a été de convaincre des partenaires. Car, pour Frédéric Denizot, il a toujours été question de proposer une gamme complète et pas uniquement ses produits. Il a réussi à s’entourer d’un certain nombre de producteurs qui lui permettent de proposer viandes, œufs, produits laitiers, pâtes, conserves, fruits et légumes…

Le distributeur est en fonctionnement depuis le mois de mai 2022. Frédéric Denizot se montre satisfait des premières statistiques. « Le montant moyen par casier est de 6,80 euros, la quantité moyenne est de 1,9 casiers par achat et le panier moyen par achat est de 12,90 euros ».

Une aventure collective

Aline Choné, l’une des trois associés du Gaec du Cytise, qui est l’un des partenaires du Relais Miam, est venue témoigner de son expérience dans le développement d’un magasin collectif de producteurs, La Belle Campagne à Vandœuvre-lès-Nancy.

« L’exploitation est située à Mandres à 25 km de tout et au milieu de rien. Nous cultivons 150 ha en bio, et nous avons un troupeau de 50 mères allaitantes limousines. Nous pratiquons la vente directe de viande au détail depuis 2017. Nous avons commencé à fabriquer des bocaux de plats cuisinés pour valoriser les morceaux qui ne partaient pas ». Et depuis 2020, les trois associés développent une gamme de pâtes à la ferme. Les associés commercialisent leurs produits sur un marché bio le vendredi, aux Emplettes Paysannes de Toul et Nancy et via le réseau des Fermes Vertes.

« En 2019, nous avons été sollicités pour un projet de magasin de producteurs à Nancy. J’avais encore une dizaine de veaux à placer. Il me manquait un débouché stable pour sécuriser et fluidifier les abattages ». Les associés se sont donc lancés dans cette aventure collective.

« Il y avait quarante producteurs intéressés au départ ». Après dix-huit mois de réunions, un noyau de seize associés a subsisté. « Le collectif s’est progressivement construit. Structurer le groupe a été le plus difficile ». Le magasin a ouvert en 2020, depuis il est en progression constante. Aline Choné a partagé les intérêts du collectif et les difficultés du quotidien.

 

 

Le Relais Miam est installé à un carrefour passant. Photo : H.Flamant
Le Relais Miam est installé à un carrefour passant. Photo : H.Flamant