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Sud Meurthe-et-Moselle, le futur SCOT à l’enquête publique

Pierre Boileau, président du syndicat mixte de la Multipole Nancy Sud Lorraine, Denis Vallance, vice-président et Thibault Valois, directeur. Photo : JL.Masson
Pierre Boileau, président du syndicat mixte de la Multipole Nancy Sud Lorraine, Denis Vallance, vice-président et Thibault Valois, directeur. Photo : JL.Masson

Le projet de révision du SCOT Sud 54 entre dans sa phase d’enquête publique jusqu’à fin juin. Les acteurs et citoyens sont appelés à apporter leurs remarques et propositions, pour une adoption définitive avant fin 2024. En jeu, l’aménagement du territoire à vingt ans, en cohérence avec les défis climatiques, les modes de vie et la préservation des ressources.

Le syndicat mixte de la Multipole Nancy Sud Lorraine constitue un lieu de dialogue et de solidarités entre les territoires des treize intercommunalités du sud de la Meurthe-et-Moselle. Son influence rejaillit sur 434 communes totalisant 560.000 habitants. Il est présidé par Pierre Boileau, le maire de Ludres, depuis fin 2023, en vertu d’une alternance entre agglomération nancéienne et ruralité, à mi-mandat. Il a succédé à Denis Vallance, le maire d’Allamps, élu en 2020, désormais vice-président.

Le document s’imposera aux PLU

Cet établissement public de coopération travaille, depuis 2020, sur la future révision du schéma de cohérence territoriale (SCOT) qui doit être approuvée courant 2024. Ce document va conditionner l’aménagement et le développement du sud du département pour les deux prochaines décennies. L’ouverture de la période d’enquête publique, du 27 mai au 26 juin, a donné l’occasion à ses responsables de présenter à la presse les fondamentaux du projet, adopté à l’unanimité par le « comité syndical » du 16 décembre dernier.

Ce futur SCOT « expression d’un projet politique partagé » selon Pierre Boileau, s’imposera juridiquement aux futurs plans locaux d’urbanisme (PLU) des 434 communes de son ressort géographique, qui devront intégrer ses orientations. Les enjeux collectifs du moment : changement climatique, évolution des modes de vie, préservation des ressources… ont été intégrés à l’intense réflexion entamée il y a quatre ans. De même que le respect des politiques nationales et régionales (SRADDET). Avec l’épée de Damoclès de la « zéro artialisation nette » de foncier en 2050, à atteindre en deux étapes. Diviser par deux la consommation d’ici 2030, par rapport à la décennie précédente, d’abord. Et la réduire ensuite par tranche de dix ans pour atteindre l’objectif.

Objectifs précis par territoire

Le chiffre de référence se situe dans les 1.217 ha consommés entre 2010 et 2020 au périmètre du Sud 54, dont 992 ha de terres agricoles. Leur destination : 421 ha à l’habitat, 315 ha aux espaces en transition, et dans une moindre mesure 189 ha à l’économie et 155 ha aux équipements et services. « La croissance des espaces urbanisées est de plus en plus décorrélée de la dynamique économique et démographique », démontre Denis Vallance, très impliqué depuis 2020 dans l’élaboration du futur SCOT. Sur la période de référence, alors que l’économie grignotait près de 190 ha, elle perdait localement plus de 7.680 emplois. Et si l’habitat requérait 420 ha supplémentaires alors que la population diminuait de près de 3.000 habitants, le nombre de ménages progressait de 13.800, tandis que les logements vacants augmentaient de 6.000 unités.

Pierre Boileau et Denis Vallance rappellent de concert les trois axes stratégiques du SCOT : l’accélération des transitions écologiques, climatiques et alimentaires ; la garantie des équilibres et des complémentarités territoriales ; et le renforcement de la qualité de vie. Dans le concret, le document fixe des orientations et des objectifs précis. Il détaille, territoire par territoire, les exigences de sobriété en matière de consommation foncière, de construction ou rénovation de logements, d’implantation d’entreprises, de commerce… Il intègre de surcroit des garanties de protection de la biodiversité et des préconisations dans le domaine du développement des énergies renouvelables.

Trajectoire vertueuse

Le schéma futur s’inscrit donc dans une trajectoire vertueuse qu’il s’agit de faire partager à l’ensemble de la population englobant le très urbain Grand Nancy et les douze autres communautés de communes, pour certaines exclusivement rurales. Un nouveau modèle d’aménagement se dessine économisant l’énergie, les sols, les ressources naturelles et le patrimoine environnemental et paysager. Du côté de l’habitat, c’est le « qualitatif » qui est priorisé, en fléchant les bâtiments vacants et les friches, tout en les adaptant à la vie moderne. Un volet spécifique concerne la préservation des ressources agricoles et forestières et l’organisation des filières locales. Le potentiel de consommation sur place de la production de proximité est considérable, rappelle Denis Vallance. L’élu plaide en faveur de la diversification dans le domaine du maraîchage, d’un travail sur la transformation de ces produits et sur la diffusion, à la fois sur les marchés fermiers et par les canaux de la grande distribution.

« Nous avons cherché une cohérence et un équilibre entre besoin de développement, recherche de bien-être de l’homme et le plus de respect possible de la planète et de l’environnement, résume le vice-président de la Multipole. Notre ambition est que chaque citoyen devienne acteur du SCOT ». Et de citer quelques exemples possibles de « micro »-déclinaisons de la stratégie du syndicat mixte : des jardins communaux ou une centrale photovoltaïque villageoise…

 

Les trois commissaires enquêteurs sillonnent le territoire jusqu’au 26 juin, en tenant vingt-six permanences dans treize lieux différents, afin de recueillir les doléances du public. Des registres papier seront tenus à disposition. Et toutes les remarques et propositions peuvent être consignées sur le registre dématérialisé. Elles peuvent être également transmises par courrier électronique à : revisionscotsud54@registredemat.fr.