Etat des lieux national du groupe. Focus en région. Services aux producteurs et perspectives. Les responsables lorrains de Sodiaal ont pris l’initiative d’une réunion avec les décideurs agricoles « pour recréer du lien ».
Ambiance tout à fait particulière le 19 janvier, à Ludres, à l’ancien siège de l’Ulpl, puis des Fromageries de Blamont (LFB), qui a accueilli tant de réunions préparatoires à la fusion des deux coopératives laitières historiques de la Meurthe-et-Moselle. Le site appartient au groupe Sodiaal depuis qu’il a repris LFB, il y a presque dix ans. Les liens avec les organisations professionnelles agricoles (OPA) 54 et 57 se sont un peu distendus depuis lors.
« De l’étable à la table »
Laurent Hassoux, qui a pris la présidence de la région Centre-Est du groupe, à l’automne dernier, et Christophe Mercier, le président de la section Est, ont souhaité rétablir le contact, en organisant une réunion d’information à l’intention des présidents et des directeurs de ces OPA et des partenaires. Ils étaient entourés de Jean-Charles Maillard, le directeur de bassin et de Zoé Giren, responsable relations producteurs.
Les dirigeants ont expliqué l’esprit qui anime la stratégie du groupe « une filière de l’étable à la table ». Laurent Hassoux a réaffirmé « le modèle solidaire » de fonctionnement qui repose « sur une gouvernance par et pour les éleveurs ». Il défend « un fonctionnement vertueux et solidaire de répartition de la valeur, avec des bénéfices reversés pour les deux-tiers aux éleveurs et pour le tiers réinvesti dans la coopérative ». Laurent Hassoux a rappelé ensuite le double engagement sur la voie de la qualité du lait et du renouvellement des générations, à travers les démarches de la route du lait et de la Sodiaal Box, qui permet un avantage de 10.000 €, au jeune de moins de 40 ans, activable dans les 5 ans après son installation.
500 €/1.000 l en 2023
Christophe Mercier insiste sur les « trois piliers de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Des élevages tournés vers l’avenir ; des produits apportant le meilleur du lait ; une communauté fière et engagée ». Un tiers des fermes ont réalisé un diagnostic bien-être animal, l’objectif étant de parvenir à 100 % d’ici fin 2024. Autre mobilisation autour de la réduction des Gaz à effet de serre, pour laquelle Sodiaal vise - 10 % minimum d’émissions, au litre de lait, en 2026. Une montée en puissance évolutive à trois étages : Self CO2, Cap’2ER, label bas-carbone…
Dernier angle qui a nourri les échanges lors de cette rencontre, la conjoncture économique 2022, marquée par de multiples tensions inflationnistes. Laurent Hassoux déplore le comportement de la grande distribution « qui tarde, en France, à accepter les augmentations nécessaires à la couverture des hausses subies par les différents maillons de la filière. Conséquence : des prix très décrochés comparativement à ceux des produits laitiers vendus au sein de l’Union européenne».
Sodiaal surveille en permanence l’équation laitière « pour garantir la meilleure valorisation possible ». L’entreprise affiche un prix de référence moyenne A/B à 38/32 et tpc/tqc, à 415 €/1.000 l, soit + 74 €, par rapport à 2021. « Nous n’avons pas été si mauvais que cela, considère Laurent Hassoux, même si nous avons entendu que ce n’était pas suffisant ». Les perspectives 2023 sont bonnes. « Notre objectif est de passer de nouvelles hausses auprès des clients, afin de revendiquer un prix à la production de 500 €/1.000 l. ».
Une consultation de plus de 250 adhérents en France a conduit à une réflexion sur la future composition du prix du lait. La nouvelle stratégie du groupe n’était pas encore officielle, lors de la réunion de Ludres. Elle a été rendue publique depuis et se caractérise par la sortie prochaine du système de prix A et de prix B, vers un « prix unique ».