La session décentralisée de la Chambre d’agriculture (CDA), le 13 mars, à l’ALPA, à Haroué, s’est ouverte par un vibrant hommage à Pierre Decaux, ancien directeur de 2008 à 2018, récemment disparu. L’ordre du jour principal prévoyait la présentation du plan « Ambition Eleveurs ».
Béatrice Moreau, la vice-présidente du Conseil régional, a réédité la prestation effectuée moins d’une semaine plus tôt devant le CIL. Une séance qui intervenait dans un contexte très marqué par l’immense mouvement qu’a soulevé la crise paysanne, lors des mois précédents. Une crise, loin encore d’être dénouée, mais qui mobilise intensément les services de l’Etat et ceux des organisations professionnelles. « Un besoin d’éclaircissements, de redonner sens à notre métier, de la transparence, de la simplification, de la viabilité par la rémunération », résume Laurent Rouyer. « Nous travaillons bien avec l’administration sur ce département, complète Jérémy Jenneson, le président de la FDSEA, en revanche il faudrait faire sortir les gens des ministères, en dehors du périphérique, nous avons l’impression que ça ne bouge pas. Même l’Europe est plus réactive sur la dérogation de jachère ».
Nicolas Petijean, le vice-président de la CDA, enfonce le clou sur la « tracasserie administrative ». Lui-même butte en permanence sur les déclarations et les créations de compte. Exemple à l’appui, pour faire partir de l’huile usagée au recyclage, ou pour acquérir de l’amonitrate… Des délais, des délais, encore des délais qui occasionnent des retards dans son activité, et de l’énervement au quotidien. Barbara Thirion, la conseillère départementale déléguée à l’agriculture, a pris la dimension des manifestations agricoles, respectant « la colère à juste raison et les échanges sains avec les acteurs de terrain ». Elle est revenue rassérénée du Salon de l’agriculture, où la Meurthe-et-Moselle a bénéficié d’une meilleure visibilité, synonyme de communication positive.
Certaines règles sont absurdes
En milieu de matinée, le préfet Françoise Souliman est arrivée, flanquée d’un impressionnant staff de l’administration départementale. La veille, a-t-elle assurée, le président de la République, en visio, a enjoint les préfets « à remettre de la confiance ». Cela signifie « moins de paperasse, un véritable droit à l’erreur et un allégement des procédures ».
Consciente que les choses n’avancent pas assez vite, Françoise Souliman, se dit déterminée à avancer. « Certaines règles sont absurdes, ne craint-elle pas d’affirmer, il faut les dénoncer, les bousculer, remonter les dysfonctionnements et proposer des améliorations ». La patronne de l’administration départementale devait revenir deux jours plus tard devant l’AG de la FDSEA, avec peut-être… de nouvelles annonces concrètes. A suivre.