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Session CDA 54 : une conjoncture oppressante 

De g. à d. : Arnaud Cochet (préfet), Laurent Rouyer (président Cda), Richard Cherrier (directeur Cda) et Charly Lalo (directeur Lorr-up). Photo : JL.Masson
De g. à d. : Arnaud Cochet (préfet), Laurent Rouyer (président Cda), Richard Cherrier (directeur Cda) et Charly Lalo (directeur Lorr-up). Photo : JL.Masson

Si la hausse des prix des denrées agricoles a été une réalité en 2022, les tensions apparaissent et les perspectives pour 2023 semblent incertaines. La Chambre d’agriculture veut se voir reconnu son rôle dans l’accompagnement des agriculteurs au réchauffement climatique. 

Plutôt colère, le président de la Chambre départementale d’agriculture, Laurent Rouyer, à l’entame de la session du 25 novembre, à Laxou. La veille, lors d’un conseil d’administration de Chambres d’agriculture France, le ministère de l’Agriculture a considéré que le réseau consulaire n’avait pas suffisamment « effectué le travail » de sensibiliser les agriculteurs au changement climatique.  

Efforts en faveur de la transition 

Cette vision nationale ne correspond pas à la situation du Grand Est et de la Meurthe-et-Moselle, pour Laurent Rouyer. « Depuis plus de six ans, le réseau s’est fortement mobilisé sur l’acquisition de références, dans le cadre du programme Air Climat Sol Energie, argumente-t-il. Aujourd’hui, nous accompagnons les agriculteurs sur des solutions, pour limiter leurs usages dans l’objectif de parvenir à la neutralité carbone. Notre partenaire l’Ademe valide nos travaux ». Et d’en appeler au préfet, au cas où ses services seraient saisis, « pour refaire un historique des engagements et des ressources humaines que nous déployons sur le sujet ».  

Arnaud Cochet qui a suivi toute la session, s’est voulu apaisant, en indiquant qu’il s’était rendu au ministère de l’Ecologie, avec la préfète de Région, laquelle a défendu l’investissement de l’agriculture du Grand Est « parmi les premières en matière d’énergies renouvelables, de méthanisation, d’éolien… ». Tout en affirmant : « nous vous accompagnerons dans la justification des efforts de la Chambre en faveur de la transition ». 

La conjoncture agricole, à l’instar de l’économie en général, apparait oppressante à de multiples égards. Outre l’adaptation nécessaire au changement climatique, très probant cette campagne, les crises sanitaires et géopolitiques successives entrainent des conséquences en cascade. Les coûts énergétiques impactent les tarifs des matières premières.  

Même si les prix des denrées agricoles ont bénéficié de l’effet haussier -les premiers chiffres de revenus moyens analysés par Cerfrance Adhéo en attestent-, ce qui est par-dessus tout redouté, c’est « l’effet de ciseaux » qui ne manquera pas d’intervenir lorsque les cours des produits chuteront, sans que ceux des intrants ne s’infléchissent dans le même temps. « Tout le monde est en tension, s’inquiète Laurent Rouyer. Il va falloir adopter un discours de prudence pour les années à venir ». 

Charte riverains

Dans les dossiers d’actualité, le président de la Chambre confirme son engagement sur la proposition de rédaction de la « charte riverains » pour l’utilisation des phytosanitaires. « Nous allons travailler avec la profession pour valider son contenu, et éviter tout risque de contentieux » assure le préfet. L’attitude de la fédération des chasseurs (FDC) 54 qui a fermé unilatéralement la plateforme de télédéclaration des dégâts de gibier, à la suite à l’interdiction d’agrainage en période de chasse par l’Onf, est vécue comme « une prise d’otages » par les paysans. Là encore, Arnaud Cochet indique qu’il a rappelé sa mission de service public à la FDC, confirmant « qu’il veillerait personnellement à ce que l’indemnisation soit assurée ».