Malgré les soubresauts du Covid et les difficultés de recrutement, le Service de Remplacement maintient le cap et continue d’assurer une réponse quotidienne aux absences subies ou programmées des chefs d’exploitation. Sa priorité immédiate est de trouver et former des agents de remplacement.
Pour son assemblée générale 2022, le Service de Remplacement de Meurthe-et-Moselle a fait le choix d’aller dans les territoires, en programmant son rendez-vous statutaire à Gondrexon, au cœur de son secteur historique du Blaimontois. «Ce retour à la proximité est important. Il permet à nos adhérents de participer plus facilement à nos travaux. Chaque année nous irons dans un autre secteur afin de mieux promouvoir nos activités » explique le président, François-Etienne Mercier.
Redémarrage après l’effet Covid
Avec 2.117 journées de remplacement effectuées sur l’année 2021, le Service de Remplacement enregistre, après 2020, un deuxième exercice inférieur à sa moyenne quinquennale. Le rapport d’activité déroulé par le président met en évidence deux éléments principaux. D’une part la poursuite de «l’ ambiance Covid» avec une diminution toujours marquée des remplacements liés aux interventions chirurgicales programmées. «Nous constatons une reprise en 2022 avec un allongement des durées d’arrêt dû à l’aggravation des pathologies » souligne François-Etienne Mercier. Deuxième motif du recul d’activité, une «natalité agricole» au plus bas avec une baisse de près de 50 % des congés pour maternité des exploitantes. Mais, là aussi, la tendance s’inverse en fin d’année. A cela s’ajoute la diminution des remplacements pour formation ou mandat professionnel, dans un contexte où les visio-conférences ont remplacé les traditionnelles réunions présentielles. Heureusement, après neuf mois d’activité au ralenti, le Service de Remplacement a connu un regain d’activité sur le dernier trimestre 2021 qui démontre que le potentiel de demande est intact. Cette tendance se poursuit plutôt activement sur les cinq premiers mois de l’année 2022 avec une moyenne d’intervention à 210 jours par mois contre 176 jours l’année précédente.
Point important souligné par le président, 90% des journées de remplacement font l’objet d’une prise en charge ou d’un crédit d’impôt. Pour assurer cette vocation au service des agriculteurs, le Service de Remplacement s’appuie de longue date sur des partenariats solides sur le plan national et local (MSA, Groupama, Sodiaal, Conseil départemental). « Le Service de remplacement a une vocation sociale affirmée et assumée. Accident, maladie, maternité et paternité, congés, notre objectif est d’abord de permettre la continuité de la vie économique de l’exploitation face aux événements heureux ou malheureux qui peuvent toucher les agriculteurs. Nous accompagnons des familles », revendique le président dans son rapport moral. A ce titre, des démarches sont engagées sur le plan national pour faire reconnaître les Services de Remplacement, associations d’utilité sociale.
Agir pour mieux recruter
Le principal caillou dans la chaussure du Service de Remplacement n’est pas la demande des agriculteurs qui ne cherche qu’à s’exprimer. Comme dans d’autres secteurs d’activité, c’est le recrutement d’agents qui confirme sa complexité en 2021. Confronté à une nouvelle diminution des candidatures, la question du recrutement ne bute plus seulement sur les compétences attendues du salarié, mais de plus en plus sur le nombre très limité des candidats.
Pour pallier ce véritable frein au développement, l’association meurthe-et-mosellane s’investit de plus en plus au côté de l’Anefa dans le dispositif l’Agriculture Recrute en Meurthe-et-Moselle. Coordonné par la FDSEA, avec le soutien de la Chambre d’Agriculture, ce guichet unique mutualise les moyens pour promouvoir les métiers de l’agriculture et accompagner les employeurs et les candidats. La formation fait aussi partie des pistes explorées à travers une réflexion sur l’apprentissage et une expérimentation qui devrait être lancée à l’automne sur la mise en œuvre, par le Service de Remplacement, du dispositif PACE du Conseil régional. Cette volonté d’agir pour mieux recruter est également partagée par le réseau régional Grand Est des SR. Une feuille de route commune vient d’être réécrite, sa mise en œuvre va permettre de mutualiser et de renforcer la communication et les actions pour maintenir un acquis essentiel, « pouvoir être remplacé ».